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15.10 - N'oubliez pas l'Afrique !.

A l'issue de leur session qui a pris fin le 11 octobre à Banjul en Gambie, les organisations africaines de défense des droits de l'homme ont dit leur inquiétude et ont souligné l'hypothèque que fait peser la crise afghane sur l'aide publique des pays du nord à l'égard de l'Afrique.

Comme conséquence des événements et des frappes américaines en Afghanistan, la communauté internationale se désintéresse actuellement de l'Afrique. Les attentats aux Etats-Unis et l'escalade militaire qui s'en est suivie, inaugurent une ère "désastreuse pour l'Afrique", ont-elles indiqué. Selon ces organisations, il est à craindre que les besoins des pays et des populations africains ne soient suspendus, dans la mesure où les Etats-Unis et leurs alliés, en guerre contre "le terrorisme", vont être obligés de consacrer tous leurs fonds financiers à cette bataille.

Plusieurs dirigeants se sont joints à cette inquiétude et rappellent que les tragédies humaines existent aussi sur leur continent. Les dirigeants francophones craignent que le conflit entre les Etats-Unis et l'Afghanistan ne détourne la communauté internationale de leur continent et de ses problèmes. "Avec ce qui se passe, l'Afrique peut être oubliée", a déclaré le président du Niger, Mamadou Tandiang. Aux bailleurs de fonds et à la communauté internationale, il a lancé, avec insistance, cet appel: "Continuez à aider l'Afrique! Il y a ici des innocents qui sont loin de tout ça. Alors il ne faut pas que le bâton frappe l'Afrique".

De son côté, le ministre des droits de l'homme de la République démocratique du Congo (RDC), N'Tumba Luaba, a fait remarquer: "On sent toute l'attention de la communauté internationale focalisée sur ce qui se passe en Afghanistan, avec l'afflux des réfugiés vers les pays voisins". C'est pourquoi nous élevons notre voix pour dire qu'il ne faudrait pas qu'on néglige d'autres tragédies humaines ou catastrophes humanitaires, telles que celles de l'Afrique centrale ou de la région des grands lacs, surtout pour un pays comme la RDC qui a perdu plus de trois millions de ses fils".

Craignant un ralentissement du déploiement de la mission des Nations-Unies et du processus de paix dans son pays à cause de la situation en Afghanistan, Mr N'Tumba Luaba a estimé que "tous les moyens et ressources des institutions internationales vont être détournés, car l'accent sera mis sur ce pays". "Nous espérons néanmoins que, puisque la pacification de la région des grands lacs était inscrite déjà sur l'agenda des organisations internationales, que ce désintérêt ne va pas s'accentuer ou perdurer dans le temps et qu'on ne va pas enfouir nos problèmes sous la question afghane."


Pour plus d'informations : Eglise d'Afrique

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