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20.10 - Philippines : Retour à la peine de mort.

Les récentes déclarations de la présidente philippine Gloria Macapagal Arroyo sur la possible réintroduction des exécutions capitales pour les preneurs d'otages ont suscité les premières réactions indignées de l'Eglise.

"Avec un tel changement de cap, la présidente a ouvertement livré le pays au règne du crime" a commenté Mgr Oscar V. Cruz, archevêque du diocèse de Lingayen-Dagupan et membre de la Conférence épiscopale des Philippines (CBCP). Selon le prélat, la décision d'Arroyo de revoir les verdicts déjà prononcés contre les auteurs d'enlèvements pour décréter leur exécution au plus vite "équivaut à admettre que le système de police n'est pas efficace dans la prévention du crime et que la seule solution est de tuer les criminels".

Mme Arroyo a également fait réagir le FLAG (Groupe de libre assistance légale), une organisation d'avocats qui exercent bénévolement, qui affirme que "le gouvernement ne peut légalement condamner à mort des détenus dont la sentence capitale a déjà été commuée en prison à perpétuité". Si elle agissait ainsi, Mme Arroyo violerait la Constitution, prétend le FLAG, et pourrait même risquer une procédure en destitution.

Rappelons qu'en avril dernier, la présidente avait décrété la suspension des exécutions capitales, au moins jusqu'à l'expiration de son mandat, en 2004. La peine capitale a été rétablie aux Philippines en 1994. En 1999, sous la présidence Estrada, 7 condamnés ont été exécutés. En 2000, Estrada a cependant accepté une requête des évêques et décidé de suspendre les exécutions pour toute l'année.

Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Orlando Quevedo, a sommé plusieurs fois le Parlement d'annuler la peine de mort du code pénal. Le président du Sénat, Aquilino Pimentel, a fait une proposition de loi dans ce sens en juillet dernier.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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