27.10 - Synode : Le bilan du cardinal Danneels.
Le jeudi 25 octobre, le cardinal
Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, a exprimé,
devant les journalistes, sa pensée sur le Synode des évêques.
"Un temps fort de collégialité affective et effective... le souhait
d'une Eglise moins centralisée... l'hémisphère Sud plus largement
représenté que précédemment."
L'essentiel pour lui, c'est d'abord tout ce qui a été
dit sur la figure et sur le rôle propre de l'évêque, la question des
différentes dimensions pastorales, doctrinales et spirituelles du ministère,
de la manière d'assumer une vie d'évêque au quotidien, de l'organisation
de la curie diocésaine, des relations avec les prêtres, les personnes
de vie consacrée, les laïcs. Sans oublier l'exigence d'un style de vie
sobre et même pauvre, exigence sur laquelle les évêques du tiers monde
ont particulièrement insisté.
Il y a là, selon le cardinal Danneels, matière à examen de conscience
pour chaque évêque. Le sujet n'a rien de spectaculaire, mais des questions
brûlantes ont été mises sur la table du Synode. Le cardinal
cite d'abord les relations entre Rome et les évêques diocésains, donc
entre Rome et les Églises locales. "La nécessité d'un pape fort et d'un
épiscopat fort ne conduit pas à exalter l'un au détriment de
l'autre", dit-il .A ses yeux ce serait faire fausse route ".
Une plus grande décentralisation implique, bien entendu, une meilleure
coordination avec la Curie romaine". La Curie romaine est un organe
au service du pape et des évêques locaux ; ce n'est pas une instance
jouissant d'un pouvoir propre ", rappelle l'archevêque de Malines-Bruxelles,
dans le sillage des interventions entendues en assemblée plénière, dont
il salue au passage " la franchise et la critique constructive ".
Le Synode a souhaité que les conférences des évêques jouissent d'une
plus grande compétence. Faut-il les faire d'après l'ancien modèle des
provinces ecclésiastiques, qui étaient définies d'après une réalité
historique et géographique ? C'est une des possibilités évoquées au
Synode et elle est apparu d'emblée envisageable pour les grands pays
du vieux continent européen, qui dispose déjà d'une tradition à ce sujet.
Il en va autrement dans les Eglises plus jeunes.
Les patriarches de l'Eglise catholique orientale ont joué en la matière
un rôle moteur. "Les patriarches, dit-il, ont montré qu'ils jouissaient
déjà d'une relative autonomie, inscrite dans le droit de l'Église depuis
des siècles. Ils y ont ajouté deux arguments de poids. D'une part, ils
ont exorcisé la peur innée de l'autorité centrale devant la décentralisation
: c'est une peur tenace, mais faites confiance, ont-ils dit. D'autre
part, ils ont montré que, d'un point de vue oecuménique, on ne peut
espérer davantage de rapprochement avec les orthodoxes sans une révision
de la manière dont fonctionne le ministère de Pierre dans l'Église et
donc sans une plus grande décentralisation."
Le cardinal Danneel regrette d'avoir refait une fois de plus l'expérience
d'une " méthode de travail très lourde, qui ne laisse pas de place à
un véritable débat, pas même dans les groupes linguistiques, car ils
sont trop hétérogènes. Et on perd beaucoup de temps à cause de techniques
de communication vieillottes. Le Synode est excellent pour la collégialité
affective. On reste sur sa faim pour la collégialité effective."
La responsabilité des évêques par rapport aux problèmes du monde a aussi
longuement retenu l'attention, note le cardinal Danneels. Il est vrai
que les problèmes ne sont pas minces : pauvreté, sida, droits de l'homme,
justice et paix, corruption, dette extérieure. "Ces problèmes ont été
évoqués pratiquement dans toutes les interventions des évêques des autres
continents et ils ont été largement repris dans les propositions."
" La violence en Afghanistan a toujours été replacée dans le cadre plus
vaste de la violence dans le monde. Les évêques ont demandé que le message
final du Synode fasse explicitement mention de la violence en Terre
Sainte où Bethléem, lieu de naissance d'une vie nouvelle aux yeux des
chrétiens, est devenue ces derniers jours un lieu de mort. Peut-être
même y aura-t- il une déclaration particulière du Synode sur la violence
en Terre Sainte".
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de Belgique
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