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27.10 - Pour un groupe de "gouvernance" globale.

Lors d'un Congrès social organisé à Bruxelles pour les vingt ans de la COMECE les évêques des quinze pays de l'Union européenne en avril 2000 avaient demandé à des experts européens : "Aidez-nous à jeter les bases d'une politique de gouvernance mondiale!"

Ces derniers ont saisi la balle au bond. Ils ont rédigé pour les évêques de l'Union Européenne un rapport dans lequel ils préconisent la création d'un groupe de "gouvernance mondiale". Ce rapport a été présenté le 24 octobre à Bruxelles au siège de la COMECE, la Commission des épiscopats de la Communauté européenne. Il plaide pour la création d'un "Groupe de Gouvernance Globale" (GGG) en vue de "faire de la globalisation une opportunité pour tous".

Le fruit de leur travail tient en un rapport d'une trentaine de pages. Il a été coordonné par Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds Monétaire International (FMI), président des Semaines sociales de France et membre du Conseil pontifical "Justice et Paix". Il est venu lui-même le présenter au siège de la COMECE.

Concrètement, ce rapport préconise la création d'un tel groupe, qui associerait les chefs des vingt-quatre gouvernements représentés au FMI ainsi que les directeurs des grandes organisations internationales. Le groupe aurait à s'occuper des sujets de préoccupation mondiale et assurerait un minimum de coordination et de cohérence au sein du système.

En effet, l'interdépendance économique mondiale s'est extraordinairement développée en l'espace d'une génération. Ce phénomène de mondialisation est la conséquence d'un énorme progrès technologique et de la détermination politique d'ouvrir les économies nationales à la concurrence, tant à l'intérieur des Etats qu'entre les Etats.

Ce processus va continuer, il ne s'arrêtera pas ni ne reviendra en arrière. La mondialisation a créé des améliorations et des opportunités pour beaucoup d'entre nous dans de nombreuses parties du monde. Cependant, beaucoup n'ont pas su s'y adapter, et ainsi ont été exclus de ses bénéfices. En conséquence, ils sont désavantagés. Même si elle permet de bénéficier d'une plus grande diversité et d'une plus grande efficacité, la mondialisation éveille des peurs sur la perte de notre identité culturelle. Un système de gouvernance mondiale est essentiel si l'on veut garantir les impacts positifs de la mondialisation et limiter ses éventuelles répercussions négatives.

Ce Groupe s'occuperait des thèmes horizontaux au niveau mondial et assurerait un minimum de coordination et de cohérence au sein du système. Sa contribution à ce niveau est essentielle parce que même après une révision en profondeur de l'infrastructure institutionnelle existante, il y a fort à parier que le problème de la cohérence, des orientations et de l'arbitrage persistera. Le système de gouvernance du monde ne sera pas finalisé tant qu'on n'aura pas trouvé la clé de voûte.

Pour que ce Groupe de Gouvernance Globale soit efficace, les chefs de gouvernement doivent en être les membres. Ce sont en effet les seuls acteurs qui traitent les problèmes horizontaux de façon crédible et efficace. Il pourrait également compter sur la participation du Secrétaire général des Nations Unies et du Directeur général du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC, de l'OIT et de l'éventuelle nouvelle Organisation mondiale de l'Environnement.

Pour plus d'informations : La C.O.M.E.C.E.

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