27.10 - Belgique : Les traditionnalistes s'installent
à Bruxelles.
L'agence de presse belge CIP vient
de donner des précisions sur l'ouverture d'une "église rendue
au culte catholique", et dont l'annonce, par un tract bilingue et polychrome,
largement distribué aux portes des églises, pouvait faire
croire faussement que cette église avait la bénédiction de l'archevêché
de Malines-Bruxelles.
Les adeptes de feu Mgr Marcel Lefèbvre, de la messe célébrée dos au
peuple et du retour à la piété catholique traditionaliste d'avant le
Concile Vatican II, inaugureront à Bruxelles, le 1er novembre, l'église
St-Joseph située au square Frère-Orban. "Une église rendue au culte
catholique", annoncent-ils après avoir "acheté" un bâtiment à une autre
communauté dans des conditions telles que celle-ci s'estime trompée
sur toute la ligne et envisage une procédure judiciaire pour récupérer
son bien.
Un "culte catholique"... La "tradition catholique"... Une "messe pontificale"...
La "fidélité à la sainte tradition"... Et même "en communion avec la
papauté et l'Eglise de toujours"... C'est ce que met en relief cetract
bilingue et polychrome, récemment distribué à de nombreux fidèles aux
abords de la cathédrale SS. Michel et Gudule à Bruxelles et à la sortie
des messes d'autres églises de la capitale.
A en juger par les réactions inquiètes dont ils ont fait part à divers
prêtres dans les jours qui ont suivi, nombre de catholiques bruxellois
ont cru comprendre, d'après ces tracts, que l'inauguration en grande
pompe de l'église St-Joseph, avec messe pontificale suivie d'un repas
offert à tous, allait se faire le 1er novembre avec la bénédiction de
l'archevêché de Malines-Bruxelles !
"Il n'y a absolument pas de bénédiction de l'archevêché!", réplique
à ce sujet Toon Osaer, porte-parole du cardinal Godfried Danneels. "Si
on laisse entendre que ceci aurait quelque chose à voir avec la fidélité
à l'Eglise catholique confiée au cardinal Danneels et à ses évêques
auxiliaires dans l'archidiocèse, c'est tout simplement de la désinformation".
L'église St-Joseph, que la Fraternité St-Pie X, qui s'est excommuniée
de l'Eglise catholique romaine et du Siège Apostolique de Pierre,
dit avoir acquise le 14 septembre dernier, était encore en 1988 l'église
des Pères Rédemptoristes. Ceux-ci, qui n'ont plus assuré le culte dans
cette église à partir de juillet 1988, avaient finalement décidé de
céder leur église à l'archevêché de Malines-Bruxelles. L'acte de donation
a été passé devant notaire en février 1989.
Le même jour, l'archevêché a passé un deuxième acte notarié pour faire
donation de cette même église à une communauté de chrétiens syriaques
dont l'évêque, Mgr Julius Cicek, réside à Enschede aux Pays-Bas. Cette
communauté rassemble quelque 5.000 fidèles, pour la plupart originaires
du Sud-Est de la Turquie et implantés en Belgique depuis le début des
années 1980.
En fait, la donation n'a pas été conclue par l'archevêché de Malines
avec la communauté syriaque comme telle, mais avec l'"Association de
l'Eglise syrienne (syriaque)-orthodoxe de Belgique". Il s'agissait en
réalité d'une association représentée par les membres d'une même famille,
qui était honorablement connue de la communauté. Un des membres de la
famille, aujourd'hui décédé, a ensuite investi beaucoup d'argent dans
l'aménagement de cette église St-Joseph.
Le 14 septembre dernier, l'association quasi-familiale a passé un nouvel
acte devant notaire pour "vendre" l'église. Elle s'en croyait pleinement
propriétaire, bien que l'archevêché ait cru donner le bien non pas à
une famille mais à une communauté. Le bien a donc été cette fois vendu
à un nouvel acquéreur: la Fraternité sacerdotale St-Pie X, qui est toujours
en rupture avec l'Eglise catholique romaine.
Cette vente a été conclue à l'insu de l'archevêché et même à l'insu
de la communauté syriaque de Bruxelles, assure le Comité de gestion
des chrétiens syriaques. "Trahison" La communauté syriaque n'a appris
la vente de l'édifice religieux que dix jours après l'acte notarié.
Pour elle qui croyait toujours détenir son précieux cadeau de l'archevêché
de Malines, l'émoi a été grand. Ces chrétiens ne mâchent pas leurs mots:
"Nous sommes en colère parce que nous avons été trahis. Et nous envisageons
donc d'entamer une procédure judiciaire pour récupérer notre bien. Nous
espérons bien que l'archevêché en fera autant! Car lui aussi a été trahi!"
Le 1er novembre, Mgr Fellay, évêque schismatique et excommunié par Rome,
sera présent à Bruxelles pour célébrer ce que la Fraternité présente
comme une messe "pontificale" et des vêpres "pontificales".
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de Belgique
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