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27.10 - Les rapprochements oecuméniques des Eglises d'Orient.

Le 5 mai dernier, au cours de son voyage à Damas, Jean-Paul II avait lancé la proposition d'unifier la fête de Pâques comme signe visible de la recherche vers la pleine unité. C'est officiel, les catholiques romains et gréco-catholiques de Syrie célébreront Pâques à la même date à partir de cette année.

"J'ai signé le décret début septembre", vient de révéler le patriarche grec melkite Grégoire III Laham. La fête de Pâque est célébrée à des dates différentes depuis la réforme du calendrier liturgique réalisée par le pape Grégoire XIII en 1582. Les chrétiens d'Orient, en majorité orthodoxes, continuent à calculer la date de Pâque en fonction de l'ancien calendrier julien établi par Jules César en l'an 46 avant Jésus-Christ.

Les 350.000 gréco-catholiques de Syrie recommenceront désormais à célébrer Pâque selon le calendrier julien qu'ils avaient déjà adopté entre 1724 et 1857. "Etant données les nécessités de l'Eglise locale, je considère qu'il vaut mieux revenir à l'autre calendrier" a expliqué Grégoire III Laham. Le patriarche espère que les autres rites de l'Eglise catholique lui emboîteront le pas pour que tous les chrétiens puissent célébrer ensemble la Résurrection du Christ.

Dans un autre domaine, celui de la réception eucharistique, des "orientations" pour l'admission à l'eucharistie entre l'Eglise catholique chaldéenne et l'Eglise orthodoxe assyrienne ont été publiées le 25 octobre. Elaborées par le "Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens", en accord avec le Congrégation pour la doctrine de la foi et la Congrégation pour les Eglises orientales, ces orientations datées du 10 juillet, affirment qu'il est possible aux fidèles des deux Eglises, à certaines conditions, de participer aux célébrations eucharistiques respectives et d'y communier.

"Etant donné la situation d'indigence de nombreux fidèles chaldéens et assyriens, dans leurs pays d'origine et dans la diaspora, affirme le document en introduction, laquelle situation les empêche de mener une vie sacramentelle normale, et dans le contexte oecuménique du dialogue bilatéral entre l'Eglise catholique et l'Eglise assyrienne d'Orient, la demande a été faite d'une admission à l'eucharistie entre les deux Eglises".

La principale question qui, jusqu'à ce jour posait un problème pour autoriser ce rapprochement entre les deux Eglises chrétiennes de rite chaldéen, explique le document, est celle de la "validité de l'eucharistie célébrée avec l'anaphore ou prière universelle de Addai et Marie et qui est traditionnellement utilisée dans l'Eglise assyrienne".

Cette prière eucharistique, après des études sur ce sujet, a finalement été reconnue comme valide par la Congrégation pour la doctrine de la foi le 10 janvier 2001. Sept ans après Le document conclut donc que "en cas de nécessité, les fidèles assyriens peuvent participer à une célébration eucharistique chaldéenne et recevoir la communion. Pareillement, les fidèles chaldéens pour lesquels il est physiquement ou moralement impossible de se rapprocher d'un ministre catholique, peuvent participer à une célébration eucharistique assyrienne et recevoir la communion."

Déjà, en 1994, Jean Paul II et le patriarche de l'Eglise Assyrienne d'Orient, Mar Dinkha IV avaient résolu le principal problème dogmatique entre l'Eglise catholique et l'Eglise assyrienne d'Orient. Avant la signature de cette "déclaration christologique commune", Jean Paul II avait affirmé le 9 novembre 1994, qu'elle "permettra de résoudre une séparation intervenue lors du Concile d'Ephèse en 431 et mettra un terme à plus de quinze siècles de malentendus au sujet de notre foi dans le Christ".

En 1996, ensuite, le patriarche des chaldéens, Mar Raphaël Bidawid et le patriarche Mar Dinkha IV ont signé un ensemble de propositions afin de parvenir à un rétablissement de la pleine unité ecclésiale entre les deux héritiers historiques de l'Eglise d'Orient. En 1997, les synodes des deux Eglises ont approuvé ce programme et l'ont confirmé par un "décret synodal conjoint".

Pour plus d'informations : Patriarcats des Eglises d'Orient

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