04.11 - Israël ne reconnait pas le patriarche
de Jérusalem.
Alors que l'Autorité palestinienne
et la Jordanie ont reconnu l'élection du patriarche grec-orthodoxe
au Synode du 13 août, Israël refuse toujours de le reconnaître
pour des raisons politiques et foncières.
La tentative d'immixtion israélienne dans l'élection avait lamentablement
échoué. Les candidats poussés par Israël n'avaient pas passé la rampe.
Israël craignait en effet l'arrivée d'un patriarche pro-palestinien,
ce qu'est le nouveau patriarche Irénée Ier. Ce qui explique
pourquoi les autorités israéliennes n'ont toujours pas reconnu son élection
après deux mois et demi.
EIles avaient boycotté la cérémonie d'intronisation à la mi-septembre
du nouveau patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, élu le 13 août dernier
à la tête de la plus importante Eglise de Terre Sainte. Ce moine grec,
âgé de 62 ans, passe aux yeux des Israéliens pour être trop favorable
aux Palestiniens. Chef de l'Eglise gardienne de la majorité des lieux
saints, il est maintenant à la tête de plus de 100.000 chrétiens arabes
en Terre Sainte.
Or, en vertu de dispositions héritées de l'époque ottomane, et toujours
en vigueur, l'Etat d'Israël, ainsi que l'Autorité palestinienne et la
Jordanie, doivent ratifier le choix du Saint-Synode.
L'un des points d'achoppement est la volonté du nouveau patriarche de
renégocier les baux des domaines fonciers appartenant à l'Eglise orthodoxe,
dont un terrain sur lequel est bâti le Parlement israélien, la Knesset.
Le patriarche Irénée, de par sa nouvelle fonction, est en effet le plus
important propriétaire foncier en Israël. Sous son prédécesseur, le
patriarche Diodoros, Israël avait loué et acheté de grandes parcelles
de terres à l'Eglise grecque-orthodoxe, entre autres dans les riches
banlieues de Jérusalem où se trouvent les résidences officielles du
président et du Premier ministre israéliens.
Par mesure de rétorsion, les Israéliens, ne reconnaîtraient
Irénée Ier comme patriarche qu'après une enquête juridique
menée par des experts sur certaines affaires concernant le chef de l'Eglise.
Quant au nouveau patriarche, il va également faire expertiser le transfert
de propriétés ecclésiales ces dernières années par une commission d'audit
chargée d'effectuer un contrôle du statut juridique et financier
des propriétés du patriarcat en Israël et dans les territoires occupés,
afin de préparer à court terme une révision de leur statut.
Depuis son élection, Irénée 1er a engagé également un programme
de réformes visant à améliorer les relations entre le patriarcat et
la communauté orthodoxe arabe. Le Saint Synode était composé jusqu'à
présent exclusivement d'évêques d'origine grecque, alors que le clergé
paroissial et les fidèles sont dans leur très grande majorité des Arabes,
Palestiniens ou Jordaniens.
Depuis plusieurs années, des manifestations sont organisées pour obtenir
une "arabisation" du patriarcat, aux mains des moines grecs de la communauté
du Saint- Sépulcre, alors que le 95% des fidèles sont d'origine arabe.
Pour plus d'informations : Service
orthodoxe de presse
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