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14.11 - Charismes et prière de guérison.

Le Conseil pontifical pour les laïcs, vient d'organiser une rencontre sur les "prières de guérison", en lien avec le Service international du renouveau charismatique catholique, l'ICCR, et près de 120 personnes, membres de la Curie romaine ou de communautés nouvelles, y ont participé du 10 au 13 novembre 2001.

Mgr Tarcisio Bertone, SDB, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a confirmé que "la société a rendu plus fragiles les personnes, qui éprouvent le besoin d'être réconfortées et guéries. L'image du Christ thaumaturge est enracinée dans la tradition chrétienne primitive et, encore aujourd'hui, dans la christologie africaine".

Cependant, fait-il remarquer, il arrive parfois qu'on "cultive également une confiance excessive dans le rite de l'imposition des mains, estimé plus utile que le sacrement de la pénitence, qui conserve toujours en revanche sa force transformatrice". Donc oui à la confiance et à l'espérance, mais toujours sous la direction d'un prêtre et à l'intérieur d'un lieu sacré.

Tel est également l'avis du bibliste Albert Vanhoye, SJ, professeur à l'Université Grégorienne, selon lequel il ne faut point oublier que "le Christ guérit et sauve pour manifester le signe d'un traitement plus profond: c'est dans le péché que réside la vraie maladie de l'homme". Le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison Pontificale, a souligné que "la guérison spirituelle n'est pas seulement liée à la conversion du péché, mais aussi à des traumatismes, à des carences affectives, y compris la non-acceptation de soi", ce qui fait qu'il faut "se confier à la Parole, à la valeur thérapeutique incomparable de l'amour de Dieu".

Ces religieux ont également insisté sur la valeur de la confession par rapport aux rites de guérison. Dans l'expérience du religieux, durant la prière de louange, "survient un changement profond: la libération, parce qu'elle nous distrait de nous-mêmes pour reporter notre attention sur Dieu".

C'est la première fois depuis l'apparition des communautés dites nouvelles que le Saint-Siège ouvre un dialogue officiel avec elles sur le sujet des guérisons. Une manière de reconnaître que les charismes de ces communautés ne sont pas une "propriété privée", mais bien le fruit de la vocation de chaque chrétien, comme l'ont affirmé unanimement les participants.

La rencontre a mis en garde contre certains "abus" dans les réunions de prières organisées en vue d'obtenir la guérison de malades et contre l'attribution "arbitraire" de "charismes de guérison" à certaines personnes. Mgr Bertone a lancé cet appel : "Servez-vous de ce qu'il y a dans la liturgie", insistant pour que ces prières se déroulent dans un lieu propice et avec une personne ayant reçu la responsabilité de diriger une telle assemblée. "Il faut éviter les phénomènes de foules qui, exaspérées de ne pas voir un miracle arriver, finissent par cultiver une confiance excessive dans des pratiques comme l'imposition des mains".

Le cardinal John Francis Stafford, président du Conseil pontifical pour les laïcs, a fait cette remarque : "Je pense qu'il serait important, à présent, que les paroisses engagent à leur tour un dialogue avec les membres de ces communautés pour avoir une meilleure connaissance des dons de l'Esprit-Saint". Le Conseil pontifical pour les laïcs estime ainsi qu'un des fruits de la rencontre pourra être à long terme "le désenclavement" des charismes des communautés nouvelles et leur intégration à la vie liturgique paroissiale. "Ce n'est pas une question de sensibilité", a affirmé un des organisateurs, soulignant qu'il s'agit de savoir "si la pratique est ecclésiale ou non".

Pour plus d'informations : Conseil pontifical pour les laïcs

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