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19.11 - Guinée : L'archevêque face au pouvoir.

Selon Mgr Sarah, les médias officiels, la démagogie, les méthodes de conditionnement mental et tous les procédés sont utilisés par le régime pour tromper l'opinion publique et manipuler les esprits.

L'archevêque de Conakry a condamné publiquement ces dérives "idéologiques", estimant qu'elles peuvent conduire à l'intolérance et à la dictature, tout en ajoutant qu'elles ont pris en "otage" les libertés démocratiques. Cette critique violente, faite au soir du vendredi 16 novembre, visait le président Lansana Conté, au pouvoir depuis avril 1984, et qui entend se maintenir encore pour longtemps à la tête du pays, en utilisant des artifices constitutionnels

Dans la nouvelle constitution officiellement "approuvée à plus de 98 %" par les quelques quatre millions d'électeurs inscrits, il a fait annuler la limite d'âge de 70 ans pour les candidats à l'élection présidentielle et prolonger la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans.

Mgr Sarah a rappelé au président Conté qu'il a prêté serment de quitter le pouvoir à la fin de son mandat actuel de cinq ans, débuté en 1998. "La parole donnée était autrefois sacrée et la valeur de l'homme se mesure à sa capacité d'être fidèle à sa parole", a-t-il souligné, lors d'une rencontre à l'archevêché en présence du premier ministre Lamine Sidimé et de plusieurs membres du gouvernement. "Je m'adresse à vous, Monsieur le Président de la république, même si vous n'êtes pas là. "

Ce discours a été censuré par les médias officiels et l'enregistrement a été saisi. Les membres du gouvernement ont immédiatement quitté la salle des banquets de l'archevêché à la fin de l'intervention.

Mais cette déclaration épiscopale prend toute sa valeur lorsqu'on remarque que Mgr Sarah, quinétait recteur de l'université catholique de l'Afrique de l'Ouest, a été nommé récemment par le Vatican secrétaire de la congrégation pour l'évangélisation des peuples.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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