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30.11 - France : Le suicide des adolescents.

Devant la détresse que révèlent les suicides des jeunes en France, le Comité épiscopal français pour la santé, a organisé un atelier avec des experts : médecins, psychiatres, psychologues et théologiens qui ont été invités à apporter leur éclairage sur ce problème inquiétant et tabou jusqu'à récemment.

Avec environ mille cas par an, le suicide des jeunes en France représente, après les décès par accident, la deuxième cause de mortalité des jeunes entre quinze et vingt ans. Chez ces jeunes, le nombre de tentatives qui ne cesse d'augmenter est dix fois supérieur à celui des suicides. La tentative de suicide est liée à un cri de désespoir, à un appel pour trouver sa ligne de vie. L'acte suicidaire reste ambivalent, puisque le geste qui peut conduire à la mort procède d'une attente excessive de la vie.

L'analyse ainsi réalisée par le Comité épiscopal et qui vient d'être publiée dans un rapport circonstancié, observe que le danger serait grand de ne pas prendre au sérieux les comportements à risques, les conduites ou tentatives suicidaires des jeunes sous prétexte qu'elles ne se produisent qu'au moment de l'adolescence et de croire que cela va passer avec l'âge.

Particulièrement vulnérables, les adolescents vivent de profondes ruptures avec les sécurités de l'enfance qu'ils viennent de quitter et connaissent de grandes frustrations. Le suicide des jeunes est lié à la dégradation des conditions familiales et sociales, révèlent encore le rapport. "Les familles sont marquées par les divorces, les violences et l'inceste.

Pour le Comité épiscopal, cet état de fragilité peut également s'exprimer par la consommation d'alcool, de drogue, la violence physique ou l'agression sexuelle, et la fugue qui doit être considérée comme l'équivalent d'un premier passage à l'acte. "Tous ces signes sont des messages de détresse adressés à l'entourage familial."

Ce rapport rappelle un message particulièrement significatif. Quelques semaines avant sa mort, l'archevêque de Bordeaux Pierre Eyt rappelait que "chacun de nous vit quelque chose de difficile, qui conduit à la pensée de la mort ou de l'absence d'avenir. La bonne nouvelle intervient dans cette tentation du découragement. Elle nous permet de la dépasser, non sans une peine qui est à reprendre chaque jour".

Et le raport d'en conclure : "Ces paroles désignent en même temps un travail intérieur, porteur d'espérance. Dans leur effort de prévention, les croyants ne doivent pas craindre d'aller jusqu'à ce niveau de profondeur existentielle qui rejoint le risque de la foi."

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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