05.12 - Libéria : Des injustices flagrantes.
Dans une lettre pastorale lue dimanche
dernier, 2 décembre, dans toutes les communautés catholiques
de son diocèse, l'archevêque de Monrovia, Mgr Michael Francis, déplore
de grosses lacunes dans le respect des droits fondamentaux de la personne.
Il condamne en premier lieu le manque de justice à l'égard de nombreuses
victimes dont les assassins sont encore impunis. Il remarque l'existence
d'abus au sein du système judiciaire actuel, aussi bien au moment de
l'interpellation des suspects que durant les procédures suivantes.
On peut citer des exemples flagrants de la mauvaise administration de
l'Etat, tels que le bas niveau des salaires des fonctionnaires, parfois
de 20 dollars (environ 150 francs) mensuels, et les retards cumulés
de l'administration publique dans leur versement. Alors que les employés
attendent leurs paie depuis des mois parfois, Mgr Francis fait remarquer
que "ceux qui occupent des positions haut placées vivent dans des demeures
qui valent de milliers de dollars".
Le gouvernement de Charles Taylor a commenté que la prise de position
du prélat était "privée de réalisme", tandis que des sources de la société
civile libérienne contactées par l'agence Misna l'a trouvée très pertinente.
Ces mêmes sources ont rappelé que la semaine avant Noël, l'archevêque
fêtera le 25ème anniversaire de son arrivée à l'archidiocèse. Mgr Francis
est depuis longtemps la seule personnalité du pays à dénoncer ouvertement
et avec un grand courage les malversations subies par la population,
ont conclu ces sources.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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