04.01 - Togo
: Une invraisemblable situation.
Mgr Kouto, évêque du diocèse
d'Atakpamé, situé à 150 km au nord de Lomé a décidé de s'appuyer sur
les gendarmes pour administrer un diocèse qui conteste ses décisions.
En novembre dernier, il avait appelé les gendarmes pour déloger un curé.
Deux mois après cette intervention, le dimanche 30 décembre, alors qu'ils
s'apprêtaient, devant la cathédrale, à assister à l'ordination d'un
des leurs, une vingtaine de personnes, dont des femmes, ont été appréhendées
par une trentaine de gendarmes armés sur ordre de l'évêque. Il leur
est reproché d'avoir soutenu leur curé Joachim Abotchi, délogé deux
mois plutôt par les gendarmes.
Informé de cette rafle, le P. Francis Novinyekou, missionnaire Père
Blanc au Burkina-Faso, est allé à la gendarmerie pour saluer les détenus.
Aussitôt arrivé, il a été à son tour arrêté. "On a reçu l'ordre d'arrêter
tout prêtre qui rendrait visite à ces personnes", ont déclaré
les gendarmes. Cette arrestation ordonnée par Mgr Julien Kouto a crée
un émoi dans le diocèse. "C'est la première fois qu'un prêtre est arrêté
dans le diocèse, pire sur ordre d'un évêque."
"La suspicion est à son comble ici, déclare le correspondant
de l'agence catholique suisse APIC. Vous voyez des prêtres qui se dépassent
dans la rue en se regardant en chien de faïence au grand étonnement
des passants. Les tracts écrits en des termes très vulgaires circulent
dans le diocèse pour soit dénoncer les actes de l'évêque, soit pour
louer le ton autoritaire de Mgr Julien Kouto. Tout cela ne nous honore
pas. On a honte de dire qu'on est du diocèse d'Atakpamé", témoigne un
curé.
Une marche prévue le 1er janvier 2002 sur l'évêché par un groupe de
jeunes pour réclamer la libération des 21 personnes a été annulée par
prudence. La Conférence épiscopale informée de ces derniers événements
aurait demandé à Mgr Kouto de faire libérer tous ceux qui ont été arrêtés
et surtout le prêtre. Mais l'évêque demande que ces derniers lui demandent
d'abord pardon. Les Pères Blancs demande que le P. Novinyekou soit instamment
libéré. Les populations locales attendent une intervention du Saint-
Siège pour régler cette crise. La plupart des prêtres du diocèse
affirment qu'ils ne resteront pas les bras croisés devant l'arrestation
de leur confrère et de ces innocents chrétiens.
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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