01.01 - Chine : Contrôler les organismes
religieux.
Un plus grand rôle social sera reconnu
aux religions, mais un strict contrôle sera maintenu en ce qui concerne
leurs activités religieuses. Ce qui n'est pas toléré est que
les religions puissent se développer de manière autonome au sein de
la société.
Les grandes lignes de la position du président Jiang Zemin font l'objet
d'une analyse de l'agence des Missions étrangères de Paris, "Eglises
d'Asie ". Il y une nécessité vitale pour le Parti de contrôler toutes
les organisations religieuses existant en Chine. Pour cela, il est indispensable
que ces dernières soient enregistrées, auprès des Associations patriotiques
ou bien directement auprès des administrations de l'Etat.
Même si leur utilité sociale est reconnue, celles qui refuseront
cet enregistrement seront pourchassés du fait des risques qu'ils présentent
pour la " stabilité sociale ", synonyme du maintien au pouvoir du Parti
communiste en République populaire de Chine.
Le refus de cet enregistrement rejette les mouvements tels que le Falungong
mais aussi les Eglises chrétiennes dans la catégorie des "sectes maléfiques"
parce qu'opposés à la "stabilité sociale". La nouveauté apportée par
les propos tenus à Pékin en décembre dernier, si elle est confirmée
à l'avenir dans des discours à destination des cadres du Parti, est
que l'enregistrement des croyants et des organisations religieuses ne
paraît plus devoir être l'apanage des seules Associations patriotiques,
ces mouvements mis en place par le régime communiste chinois pour servir
de relais des volontés du Parti sur les religions.
Cet enregistrement pourrait être fait, comme cela semble déjà être le
cas dans certaines provinces du pays, directement auprès de l'administration
de l'Etat. La volonté des dirigeants chinois semble ici d'offrir la
possibilité aux mouvements religieux d'"échapper" aux Associations patriotiques
tout en donnant au Parti un moyen de contrôle sur eux.
S'il leur était possible de s'enregistrer directement auprès de l'administration,
les différentes dénominations protestantes auraient la perspective de
le faire en leur nom propre et donc de recouvrer leur personnalité qu'elles
ont perdues.
Pour les catholiques, l'enregistrement direct auprès de l'administration,
sans passer par l'Association patriotique, permettrait à certains des
"clandestins", très hostiles à l'idée de toute compromission avec l'Association
patriotique, de gagner un statut légal. Pour certains observateurs,
cette perspective permettrait petit à petit de vider de son sens et
de son contenu cette Association, perçue comme étant un des obstacles
à la normalisation des relations entre le Saint-Siège et Pékin.
Mais, pour d'autres observateurs, pareille "marginalisation" progressive
de l'Association patriotique est improbable et ne suffira pas à réduire
les divisions qui existent au sein de l'Eglise catholique en Chine.
En revanche, quelles que soient les formes que prenne l'enregistrement
des croyants et des structures religieuses auprès de l'administration,
l'objectif du Parti demeure, c'est-à-dire, le contrôle de ceux
qui sont enregistrés et la répression de ceux qui refusent l'enregistrement,
quelle que soit sa forme.
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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