01.01 - Message pour la Journée de la
Paix.
A l'occasion de la 35ème Journée Mondiale
de la Paix, ce 1er janvier 2002, Jean Paul rappele que l'espérance peut
exister pour un monde qui s'enfonce toujours plus dans le terrorisme
et la guerre.
C'est en effet un appel à ne pas se laisser immobiliser par la peur,
la vengeance et la haine, en poussant les individus et les peuples à
devenir " instruments " de paix. Cette tâche est confiée essentiellement
aux croyants de toutes religions, car " le sentiment religieux authentique
est une source inépuisable de respect mutuel et d'harmonie entre les
peuples: bien plus, en lui réside le principal antidote contre la violence
et les conflits ".
... " C'est une voie ouverte aussi aux " aux croyants et aux non-croyants,
aux hommes et aux femmes de bonne volonté, qui ont à cœur le bien de
la famille humaine et son avenir ".
C'est la première fois que le message pour la Paix demande un effort
commun aux croyants et aux non-croyants sans distinctions : dans les
précédents messages, des appels spécifiques s'adressaient aux catholiques,
aux chrétiens, aux différentes religions, aux athées, etc. Et ceci est
le signe d'une urgence et d'une radicalité toutes particulières.
..."Cette année, souligne-t-il, la Journée mondiale de la Paix
est célébrée sur l'arrière-plan des événements dramatiques du 11 septembre
dernier. Ce jour-là fut perpétré un crime d'une extrême gravité: en
l'espace de quelques minutes, des milliers de personnes innocentes,
de différentes provenances ethniques, furent horriblement massacrées.
Depuis lors, dans le monde entier l'humanité a pris conscience, avec
une intensité nouvelle, de la vulnérabilité de chacun et elle a commencé
à envisager l'avenir avec un sentiment jusqu'alors inconnu de peur profonde."
..." Face à ce sentiment, l'Église désire témoigner de son espérance,
fondée sur la conviction que le mal, le mysterium iniquitatis, n'a pas
le dernier mot dans les vicissitudes humaines. L'histoire du salut,
racontée dans la sainte Écriture, projette une lumière intense sur toute
l'histoire du monde, montrant que celle-ci est toujours accompagnée
par la sollicitude miséricordieuse et providentielle de Dieu, qui connaît
les chemins permettant d'atteindre les cœurs les plus endurcis et de
tirer de bons fruits même d'une terre aride et inféconde. Telle est
l'espérance qui soutient l'Église au début de l'an 2002."
..." Les souffrances indicibles des peuples et des individus, et
parmi eux beaucoup de mes amis et de personnes que je connaissais, causées
par les totalitarismes nazi et communiste, ont toujours suscité en moi
des interrogations et ont stimulé ma prière. Bien des fois, je me suis
attardé à réfléchir à la question: quel est le chemin qui conduit au
plein rétablissement de l'ordre moral et social qui est violé de manière
aussi barbare? La conviction à laquelle je suis parvenu en réfléchissant
et en me référant à la Révélation biblique est qu'on ne rétablit pleinement
l'ordre brisé qu'en harmonisant entre eux la justice et le pardon. Les
piliers de la véritable paix sont la justice et cette forme particulière
de l'amour qu'est le pardon."
... "Mais comment, dans les circonstances actuelles, parler de
justice et en même temps de pardon comme sources et conditions de la
paix? Ma réponse est celle-ci: on peut et on doit en parler, malgré
les difficultés que comporte ce sujet, parce que, entre autres, on a
tendance à penser à la justice et au pardon en termes antithétiques.
Mais le pardon s'oppose à la rancune et à la vengeance, et non à la
justice. La véritable paix est en réalité " œuvre de la justice " (Is
32, 17). Comme l'a affirmé le Concile Vatican II, la paix est " le fruit
d'un ordre qui a été implanté dans la société humaine par son divin
Fondateur, et qui doit être mené à la réalisation par des hommes aspirant
sans cesse à une justice plus parfaite " (Constitution pastorale Gaudium
et spes).
Pour plus d'informations : Services de presse du Vatican
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