06.01 - Pologne : Une nomination oecuménique.
Le nouveau responsable du Conseil oecuménique
de Pologne, l'archevêque orthodoxe Jeremiasz (Anchimiuk), s'est engagé
à resserrer les liens avec l'Eglise catholique romaine, majoritaire
dans ce pays où les relations entre Eglises ont souvent été tendues.
L'archevêque Jeremiasz a déclaré au correspondant de l'agence de presse
œcuménique ENI que, "les Eglises minoritaires souffrent encore de l'ignorance
et de la mauvaise volonté de nombreux laïcs, elles ont été la cible
de déclarations non chrétiennes de certains prêtres catholiques romains".
"Mais, la coopération entre les responsables orthodoxes et catholiques
romains s'améliore" a-t-il ajouté.
l'archevêque, qui dirige l'Eglise orthodoxe autocéphale de Pologne,
forte de 570 000 membres. La Pologne, dont 95 % de la population de
la Pologne se réfère à l'Eglise catholique romaine.
L'Eglise orthodoxe autocéphale de Pologne, compte 570.000 membres en
6 diocèses et l'archevêque Jeremiasz, archevêque
de Wroclaw, était déjà représentant de l'Eglise
orthodoxe au Conseil oecuménique polonais, fondé en 1945.
L'Eglise catholique romaine entretient des relations de travail régulières
avec ce Conseil depuis 1974, et, en janvier 2000, elle a accepté la
reconnaissance mutuelle du baptême avec toutes les Eglises membres du
Conseil, à l'exception de l'Union baptiste.
Dans la réalité quotidienne, les Eglises minoritaires
se plaignent d'être victimes de discrimination dans l'accès aux écoles,
aux hôpitaux et aux autorisations de construire des églises. Selon l'archevêque
Jeremiasz, "le Conseil œcuménique s'emploie toujours à obtenir la suppression
des passages blessants et intolérants sur les Eglises non catholiques
romaines dans les manuels scolaires et les guides d'enseignement polonais".
"Même si l'on constate au sein du clergé catholique une prise de conscience
accrue de la nécessité d'un dialogue interconfessionnel, fait observer
l'archevêque, certains représentants gouvernementaux continuent d'associer
l'identité nationale polonaise à la foi catholique". "Les fonctionnaires
du gouvernement se retranchent souvent derrière le confessionnalisme
catholique, affirmant avec fanatisme que leur Eglise est la seule véritable
Eglise", a-t-il déclaré au correspondant d'ENI.
"C'est calmement et ouvertement, poursuit l'archevêque, que nous devons
réagir devant ces crises passagères". "Même si la hiérarchie catholique
doit faire plus pour changer les attitudes des gens, ces sentiments
résultent plus de tensions quotidiennes que d'un ressentiment profond...
Il existe toujours en Pologne la nostalgie d'un pays perçu comme un
bastion du christianisme catholique romain, qui s'appuie sur le mépris
de l'orthodoxie et de l'Est. Mais je pense que ce sentiment diminue
aujourd'hui."
"D'ailleurs, une des priorités sera de réactiver la Commission pour
le dialogue théologique avec l'Eglise catholique romaine polonaise",
qui a été suspendu dans les années 1980, même si sa récente nomination
peut "provoquer des réactions négatives de la part responsables orthodoxes
à l'étranger". Peut-être fait-il là une allusion à
l'attitude des Eglises orthodoxes russe, bulgare ou géorgienne.
En effet, "certains d'entre eux s'opposent à la participation orthodoxe
au sein d'organisations œcuméniques qui comprennent des Eglises ayant
une position libérale sur l'homosexualité et la théologie féministe,
ou des Eglises pratiquant des activités missionnaires dans des pays
traditionnellement orthodoxes", précise-t-il.
Pour plus d'informations : Agence ENI
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