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10.01 - Palestine : Comment garantir la sécurité.

"Nous sommes tous las de cette situation, affirme le P. Abusahlia, secrétaire du patriarche latin de Jérusalem, aussi bien la population palestinienne que la population israélienne. Les dirigeants de l'Etat hébreu doivent comprendre que la force militaire ne pourra jamais vraiment garantir la sécurité des leurs."

Des chars israéliens et des bulldozers ont fait irruption, durant la nuit du 9 au 10 janvier, dans la ville palestinienne de Rafah, au sud de la Bande de Gaza. Escortés par l'armée, les véhicules ont rasé au moins une cinquantaine de maisons, en signe de représailles suite à l'attaque perpétrée hier par le Hamas contre un avant-poste militaire, soldée par la mort de quatre soldats israéliens et de deux militants du mouvement radical palestinien. L'action armée d'hier a mis fin à une période de calme relatif qui durait depuis environ trois semaines, depuis que Yasser Arafat avait ordonné le respect de la trêve.

"La réalité, s'insurge le P. Raed Abusahlia, secrétaire du patriarche, dans une déclaration à l'agence Misna, est que l'armée israélienne n'a jamais respecté de trêve. Le gouvernement Sharon demande à l'Autorité Nationale Palestinienne (ANP) de lutter contre le terrorisme mais pratique le terrorisme d'Etat. Au cours de ce dernier mois, les militaires israéliens ont tué 75 personnes, dont 25 après la proclamation du cessez-le-feu".

Le P.Abusahlia dénonce également les dévastations systématiques commises ces derniers temps. Durant les raids de l'armée israélienne, non seulement des dizaines d'habitations sont détruites mais des milliers d'arbres sont également abattus ou déracinés. Un grand nombre d'entre eux sont des oliviers, symbole de la paix mais surtout, ressource économique impossible à remplacer dans de brefs délais. Le blocus imposé par Israël, explique-t-il, a séparé physiquement entre eux villages et villes palestiniennes; il a créé une soixantaine de petites prisons à ciel ouvert, à l'intérieur de la prison plus grande, que sont devenus les Territoires autonomes".

Il réaffirme également qu'il suffirait de mettre fin à l'occupation des Territoires palestiniens pour faire cesser les violences et relance sa proposition, qui consiste en six jours de trêve effective, six semaines de négociations intenses pour définir un accord de paix et six mois pour procéder à l'application de l'accord. "Nous sommes tous las de cette situation – explique-t-il – aussi bien la population palestinienne que la population israélienne. Les dirigeants de l'Etat hébreu doivent comprendre que la force militaire ne pourra jamais vraiment garantir la sécurité des leurs".

Père Abusahlia lance un appel aux pèlerins catholiques afin qu'ils n'abandonnent pas la Terre Sainte. La communauté chrétienne locale a besoin de sentir le soutien et la proximité des autres croyants, sans compter que l'effondrement de l'afflux de visiteurs a réduit considérablement les opportunités de travail de nombreux Palestiniens. Le manque de perspectives économiques accroît le désespoir et remet des groupes de gens désespérés aux mains de mouvements tels que le Hamas et le Djihad Islamique, qui attisent le feu du fondamentalisme et les utilisent pour commettre des actions suicide. La paix, en somme, se bâtit également en luttant contre la crise sociale.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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