21.01 - Israël : L'Esplanade du Temple
ouverte à tous.
Malgré le tollé général et les accusations
de provocation, le Premier ministre israélien Ariel Sharon veut rouvrir
aux non musulmans l'Esplanade des Mosquées "dès que l'occasion se présente".
Il avait suscité la colère des Palestiniens en se rendant sur l'Esplanade
des Mosquées à Jérusalem-Est en septembre 2000. Il pourrait avoir à
faire face à une nouvelle flambée de violences, car on lui prête en
effet l'intention de rouvrir à tous le site, fermé aux non-musulmans
depuis 16 mois.
Le service de sécurité intérieure israélien (Shin Beth) a recommandé
au Premier ministre cette réouverture, et M. Sharon y réfléchit, a précisé
le porte-parole du gouvernement Dore Gold. Le Waqf, autorité musulmane
qui gère le site, troisième lieu saint de l'islam, reste fermement opposé
à une telle mesure dans le climat explosif actuel. "Ce serait une mesure
très dangereuse qui serait difficile à contrôler", assure Mohammed Hussein,
un de ses membres.
Le site, au coeur de la vieille ville de Jérusalem, déchaîne les passions
religieuses entre juifs et musulmans depuis des siècles, et la question
de sa souveraineté était une pomme de discorde majeure dans les négociations
de paix qui se sont effondrées il y a un an. L'esplanade était ouverte
à tous lorsque M. Sharon, alors chef de l'opposition de droite, s'y
était rendu le 28 septembre 2000. Au lendemain de la visite, des affrontements
avaient opposé les forces de sécurité israéliennes et des fidèles sur
le site, marquant le début de la nouvelle Intifada, qui a fait plus
de 1.100 morts, en majorité palestiniens.
Le mufti de Jérusalem, Cheikh Ikrima Sabri, a déclaré sur les ondes
de la radio palestinienne s'opposer, "au nom des croyants" à ce que
les portes du Haram el-Charif (le "Noble Sanctuaire") - que les juifs
appellent "Mont du Temple" - soient ouvertes aux non-musulmans "car
la situation générale ne le permet pas". Pour le responsable religieux
musulman, une telle mesure ne peut conduire qu'à une escalade de la
violence.
Il a averti qu'il tenait le gouvernement israélien pour "responsable
de toute atteinte à la sainteté de la mosquée d'Al-Aqsa", troisième
lieu saint de l'islam. Le chef de l'opposition en Israël, le député
du Meretz (gauche) Yossi Sarid, a qualifié de "dangereuse provocation"
la proposition de Sharon. "Sharon est capable de nous entraîner dans
un déluge de terreur", a-t-il lancé.
Le grand rabbinat d'Israël interdit aux fidèles juifs de se rendre sur
l'Esplanade, de crainte qu'ils ne foulent le Saint des Saints, la partie
la plus sacrée du Temple de Jérusalem, dont l'emplacement exact reste
cependant ignoré. Cet édit religieux, qui repose sur une tradition très
ancienne, a été pris par le rabbinat immédiatement après la conquête
de Jérusalem-Est, lors de la guerre des Six Jours en juin 1967. Des
groupes extrémistes juifs ont l'intention d'ériger sur le Haram el-Charif
le troisième Temple de Jérusalem.
Pour plus d'informations : Agence
juive
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