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du 1 au 3 janvier 2010 (semaine 53)
 

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2010-01-03 -
Nigeria
LES CHRÉTIENS CRAIGNENT LA MONTÉE DU TERRORISME

" Nous sommes des amoureux de la vie, on n'a pas cet esprit kamikaze des fous de Dieu qui se font sauter", juge pour sa part un responsable nigérian, chrétien du sud, sous couvert de l'anonymat.

Et d'ajouter: "Ce jeune, tout ce qu'il a appris et l'a fait basculer dans l'extrémisme, il l'a appris à l'étranger, pas ici".

Le Nigeria est connu internationalement pour sa corruption, ses élections frauduleuses, ses coups d'état militaires, mais rejette avec la dernière énergie l'image d'un foyer islamiste qui représenterait une menace internationale. Malgré tout, l'inquiétude est réelle.

La tentative menée par un jeune nigérian, Umar Farouk Abdulmutallab, de faire sauter un avion américain est comme un signal. Très majoritairement musulman, le nord fait de plus en plus l'objet d'une étroite surveillance tant des autorités fédérales que des services de renseignements étrangers. D'autant plus qu'il existe une facile "capillarité extrémiste" avec le Niger et le Mali voisins, terrain d'action d'Al Qaïda au Maghreb islamique.

L'argument selon lequel Abdulmutallab se serait radicalisé à Londres, Dubai et au Yemen tient certes la route, mais il demeure que, selon des spécialistes, le "terreau islamiste" est très fertile au nord Nigeria, sur fond de pauvreté endémique, et où 12 États ont réintroduit, dans sa totalité, la loi islamique, la charia, en 2000.

" Il y a des terroristes au Nigeria, des camps d'Al Qaïda, on l'a dit au gouvernement", affirme le secrétaire général de l'Association des chrétiens du nord (CAN), le révérend Saidu Dogo.

Abattu par les forces de l'ordre en juillet dernier après cinq jours de combats dans le nord du pays à Maiduguri (au moins 800 morts), le chef des "talibans" (surnom évocateur de la secte Boko Haram) Mohamed Yusuf avait étudié la théologie à Médine (Arabie saoudite) et voulait imposer un "Etat islamiste pur".

Mais, selon un spécialiste, la meurtrière guerre civile du Biafra (1967 à 1970, 1 million de morts) a pu paradoxalement "vacciner" le pays contre les horreurs du fanatisme et aujourd'hui chrétiens comme musulmans se définissent avant tout comme Nigérians, même sur fond de méfiance. (source : Apic et Misna)


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