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du 4 au 7 janvier 2010 (semaine 01)
 

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2010-01-07 - France
UNE ÉVOLUTION COMPLEXE A JUGER ET À RÉSOUDRE

Lors de leur assemblée d’automne à Lourdes, les évêques ont abordé les difficultés profondes que traverse l’écrasante majorité des paroisses françaises en raison de la modification du paysage urbain et de la baisse des vocations.

Sur les solutions à y apporter, les évêques ne sont pas d'accord, car leur analyse diffèrent. Le petit village d'un ou deux milliers d'habitants, voire moindre, est démembré et des zones résidentielles se sont édifiées loin du clocher traditionnel, dissociant les communautés chrétiennes autour des grandes agglomérations.

Les évêques des régions urbanisées ne parlent pas le même langage missionnaire que les évêques dont les structures sont restées proches du passé.

Par ailleurs dans de nombreux diocèses, come cest le cas en Balgique, en Allemagne, en Agleterre et doans dautres pays occidentaux, la chute des effectifs des prêtres est telle qu’il est devenu impossible d’affecter un curé dans chaque église, comme ce fut le cas jusque dans les années 1970.

Les regroupements des "clochers" rejoint alors le regroupement des communes. Mais ces regroupements longtemps mis en œuvre pour atténuer ce phénomène, commencent à montrer leurs limites.

Quelques évêques, comme Mgr Dominique Lebrun à Saint-Étienne, envisagent l’abandon de la structure paroissiale telle qu’on la connaît au profit de nouvelles formes de présence inspirées des «communautés de base » d’Amérique latine ou d’Afrique. Avec la conviction qu’il ne faut plus penser l’organisation par rapport au nombre de prêtres, mais en fonction des besoins des fidèles, là où ils sont.

Cependant, pour « réussir » cette mutation, les communautés doivent prendre en compte un autre facteur déterminant, celui du vieillissement des laïcs engagés. L’enjeu, pour ces communautés, est donc de parvenir à intégrer la génération des 25-40 ans aux équipes en place afin d’en assurer, le momentvenu, la relève.

Le regroupement de paroisses, une solution qui a prévalu quelque temps, a vite montré ses limites. Un prêtre peut-il s'occuper de 60 agglomérations et des clochers, comme dans le diocèse de Langres ? Le diocèse d'Agen est passé en dix ans de 420 à 26 paroisses mais dans cinq ans, il n'y aura plus 26 prêtres.

Le recrutement massif de diacres est une solution, mais il ne résoud pas tous les problèmes. Le diocèse de Saint-Dié dans lesVosges qui n'a aucun séminariste et dont la dernière ordination remonte à 2003, a lancé une campagne de recrutement de diacres permanents. Les responsables pastoraux ont repéré 70 candidats (hommes mariés, âgés entre 35 et 55 ans) et l'évêque proposera cette mission à 30 d'entre eux.

Le recours aux laïcs s'est institutionnalisé sous diverses formes dans plusieurs diocèses : Poitiers, Créteil, Tulle, Châlons-en-Champagne...Des laïcs bénévoles ou salariés sont chargés de responsabilités pastorales, et comme dans les pays de mission les prêtres viennent pour administrer les sacrements. Plus largement, on estime que 500.000 laïcs sont actifs dans les paroisses.

L'appel aux prêtres étrangers, souvent africains, parfois asiatiques, est discutable. Peut-on provoquer une telle hémorragie pour que les bons chrétiens d'Occident aient une messe quotidienne, quand à Madagascar les communautés chrétiennes éloignées ne voient le prêtre que quelques fois par an. Une forme d'« immigration choisie » qui n'est pas inépuisable : l'Église d'Afrique a également besoin de pasteurs.

L'appel aux communautés nouvelles et traditionnelles est un choix fait par plusieurs diocèses. Mais les prêtres viennent souvent de diocèses qu'ils appauvrissent par leur départ.

La création de pôles missionnaires est une proposition exposée à Lourdes par Mgr Lebrun : abandonner le maillage territorial et créer des pôles missionnaires autour de prêtres vivant en communauté. Des équipes itinérantes composées de prêtres, religieux et laïcs mèneraient des missions d'évangélisation auprès de communautés de base animées par des laïcs.

Conscients de l’enjeu que représentent les nouvelles générations, certains diocèses proposent depuis peu des formations spécifiques, tandis que d’autres, comme Marseille, ont lancé une réflexion sur la place à accorder à cette tranche d’âge dans la dynamique des communautés locales.

Pas facile, à vrai dire, de cerner et de rejoindre également les milieux populaires et jeunes par le seul retour au passé. A l'heure du Facebook et des nouvelles sociétés, les Églises européennes doivent se concerter et non se diviser. (source : Presse catholique)

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