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du 11 au 14 janvier 2010 (semaine 02)
 

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2010-01-14 -
UN RÊVE INTERDIT POUR 5 MILLIARDS D'HOMMES.

La liberté de religion? Un rêve interdit pour 5 milliards d’hommes. Le Pew Forum le démontre dans la plus grande enquête jamais réalisée sur ce sujet. Aux restrictions gouvernementales s’ajoute l’hostilité des populations.

Même les pays les plus libres n’en sont pas exempts. Et le schéma publié à cette occasion le démontre en classant les 50 pays les plus peuplés du monde en fonction des restrictions à la liberté religieuse qui existent chacun d’eux : aussi bien celles qui sont imposées par les gouvernements, que celles qui sont dues aux violences exercées par des personnes ou des groupes, par ordre croissant du bas vers le haut.

Les violations de la liberté religieuse ont été un thème du discours que Benoît XVI a adressé, le 11 janvier, au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, comme il le fait à chaque début d’année, et dont nous donnons plusieurs extraits par ailleurs.

Le sujet n’est pas nouveau. Mais il n’avait jamais été analysé auparavant avec la précision scientifique dont le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington fait preuve dans l’enquête dont est tiré le schéma et qui concerne 198 pays - manque la Corée du Nord, en raison de l’insurmontable pénurie de données - et couvre deux ans, de la mi-2006 à la mi-2008.

Parmi les pays où il y a le plus de restrictions à la liberté religieuse, l'Inde et la Chine, ayant chacune une population bien au-dessus du milliard d’habitants, pèsent d’un poids écrasant. En y ajoutant les autres pays non libéraux à forte population, le résultat final est que 70 % des 6,8 milliards d’habitants du globe vivent dans des pays où la liberté de religion est fortement ou très fortement limitée.

Inversement, à peine 15 % de la population mondiale vivent dans des pays où les religions jouissent d’un niveau acceptable de liberté.

Les modalités selon lesquelles la liberté religieuse est entravée diffèrent d’un pays à l’autre. En Chine et au Vietnam, par exemple, les populations ne montrent pas d’hostilité envers telle ou telle religion. Ce sont les gouvernements qui limitent fortement les manifestations de la foi. En Chine, les restrictions frappent les bouddhistes du Tibet, les musulmans ouïgours, les chrétiens non reconnus par le gouvernement et les membres du Falun Gong.

La situation est inverse au Nigeria et au Bangladesh, où les gouvernements optent pour la modération, alors que des actes de violence contre telle ou telle religion se produisent dans la société civile. En Inde aussi, l'hostilité est plus le fait de la société que des autorités, bien que celles-ci imposent de sévères restrictions.

Sur 198 pays, il n’y en a qu’un où les taux d’hostilité contre les religions "ennemies" soient très élevés en ce qui concerne à la fois le gouvernement et la population. C’est l'Arabie Saoudite.

Mais le Pakistan, l’Indonésie, l’Egypte et l’Iran ont aussi des taux globalement très négatifs, comparables à ceux de l'Inde. En Egypte, les restrictions à la liberté religieuse frappent surtout les chrétiens coptes, qui représentent environ 10 % de la population.

La moitié des pays du monde interdisent ou limitent fortement l'activité missionnaire. Certains gouvernements soutiennent une seule religion (au Sri Lanka, au Myanmar et au Cambodge : le bouddhisme) et répriment toutes les autres. Dans certains pays, l'hostilité se manifeste entre fractions d’un même monde religieux. En Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du globe, ce sont les musulmans Ahmadi qui souffrent. Et, en Turquie, les musulmans Alevi, qui sont pourtant des millions.

Les zones de plus grande liberté sont celles où le christianisme est le plus présent : l'Europe, les Amériques, l'Australie et l'Afrique subsaharienne.

Mais même dans ces zones, il y a certaines restrictions. En Grèce, seuls les chrétiens orthodoxes, les juifs et les musulmans peuvent s’organiser et posséder des biens en tant que tels. Pas les chrétiens d’autres confessions. En Grande-Bretagne, où pourtant le chef de l’Etat est aussi le chef de l’Eglise d'Angleterre, une décision de justice a permis à une entreprise d’obliger ses employés chrétiens à cacher les symboles de leur foi sur leur lieu de travail, mais en laissant les membres d’autres religions libres de porter leurs symboles. Présentation des tableaux et commentaires détaillés, présentés dans
Chiesa.

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