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du 11 au 14 janvier 2010 (semaine 02)
 

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2010-01-14 - Slovénie
POUR DE NOUVELLES RELATIONS DE L'ÉGLISE AVEC L'ÉTAT

Avec le nouvel archevêque de Ljubljana, l’Église slovène cherchera probablement à se créer une nouvelle place dans la politique et dans une société slovène est fortement sécularisée, voire hostile.

Mgr Anton Stres, désormais à la tête de l’Église slovène est considéré comme un excellent négociateur qui, depuis des années, s’occupe des rapports entre l’Église et l’État. En effet, près de vingt ans après la chute du régime communiste, les rapports entre religion et politique sont loin d’être au beau fixe.

L’Église slovène voudrait jouer un plus grand rôle dans la société de son pays et, surtout, elle souhaiterait faire l’objet de davantage de tolérance. Selon l’avis du cardinal Franc Rode, slovène, en Slovénie, 15 à 20% des fidèles fréquenteraient l’Église.

Une grande partie de la population fait baptiser ses enfants, les envoie au catéchisme, mais reste en retrait de l’Église. Miais il y a aussi 10 ou 15% de sympathisants de l’ancien régime gardant un comportement hostile, voire agressif, envers l’Église. Beaucoup de ces derniers se trouvent dans les médias, dans la politique ou dans les institutions culturelles. Ce serait, toujours d’après le cardinal Rode, cette partie de la population qui contribuerait à créer l’atmosphère athéiste dans laquelle vit la Slovénie.

Dans le passé, le clergé représentait un indiscutable point de référence. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le pays fut occupé par les troupes de l’Axe. En Slovénie, la résistance s’organisa aussitôt, conduite et armée par les communistes. D’autres, avec le soutien discret des hautes sphères ecclésiastiques, décidèrent de collaborer. L’affrontement entre les factions opposées fut immédiat et prit même, à certains moments, des allures de guerre civile.

Tout de suite après la guerre, l’évêque de Ljubljana Gregor Rožman fut accusé de crimes horribles et jugé par contumace. Le clergé et la religion qui, jusqu’alors, avaient été au centre de la politique slovène, furent brusquement relégués aux oubliettes. Le dialogue reprit seulement dans les années 1980. À cette époque, les autorités communistes slovènes amorcèrent quelques ouvertures, encore sans précédent dans le reste de la Fédération.

Avec l’arrivée de la démocratie, l’Église retrouva un rôle dans les sphères publiques de la société. Pourtant, les rapports entre l’Église et l’État se dégradèrent notamment en 1997, quand Mgr Franc Rode fut nommé archevêque de Ljubljana. Si son prédécesseur, Alojz Šuštar, était un champion de la diplomatie, Mgr Rode a plutôt la langue" bien pendue" .En 2004, quand il fut appelé au Vatican, pour diriger un dicastère de la Curie romaine - la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, il ne manqua pas de lancer un commentaire sarcastique : « Celui qui veut faire carrière en Slovénie est contraint de cacher sa foi ».

Avec Anton Stres, le clergé reviendra indubitablement dans l’arène politique, bien qu’il ne sera probablement pas aussi visible que du temps du cardinal Franc Rode. Le nouvel archevêque a déjà souligné le fait que la Slovénie était le seul pays à prédominance catholique à ne pas avoir au moins un cardinal résidentiel. Mais, a t-il ajouté, cela aurait-il un sens de donner un cardinal à un pays qui ne cesse de rejeter son Église ? (source : Courrier des Balkans)


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