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du 15 au 19 janvier 2010 (semaine 03)
 

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2010-01-19 - Malaisie
A LA RECHERCHE D'UNE SOLUTION JURIDIQUE

Les évêques de Malaisie, en contact quasi permanent avec les autorités civiles, ont publié, à l'issue de leur assemblée annuelle, un communiqué disant leur préoccupation à la suite des récentes attaques contre des édifices chrétiens.

Le communiqué précise que les évêques sont "en contact quasi permanent avec les autorités civiles" et que des entretiens avec des responsables musulmans sont en cours.

Selon les responsables religieux, il faut agir "en harmonie et chercher la collaboration nécessaire du gouvernement et des autorités religieuses pour rétablir un climat pacifique dans la société malaisienne". Ils estiment que les événements de ces derniers jours "salissent" la réputation de l'islam de Malaisie. Ils demandent en outre aux chrétiens de ne pas répondre aux provocations et de "prier pour éviter une dangereuses escalade de la violence."

Auparavant, l'archevêque catholique de Kuala Lumpur, Mgr Murphy Pakiam, avait lui aussi appelé au calme. " Nous condamnons toute forme de violence et tous ceux qui cherchent à créer des désordres dans la société et des conflits entre les communautés religieuses. De nombreux groupes musulmans se sont unis à nous pour condamner la violence et nous ont manifesté leur solidarité."

Ces derniers jours et notamment durant le week-end passé, des groupes de musulmans modérés ont organisé des rondes de surveillance près des lieux de culte chrétiens. De même, une lettre ouverte intitulée : « La Malaisie ne cèdera pas aux actes de violence » a été diffusée le 9 janvier. Elle est signée par 125 instances de la société civile (du Barreau de Malaisie à des organisations chrétiennes, hindoues, bouddhistes et musulmanes en passant par associations professionnelles ou ethniques) et cinq partis politiques (représentant l'essentiel de l'opposition à l'UMNO, le parti au pouvoir), à savoir le PAS, principal parti islamiste du pays, le Keadilan, formation d'Anwar Ibrahim, et le DAP (Democratic Action Party).

La lettre ouverte appelle à ne pas interpréter les récentes violences comme étant la manifestation d'« un conflit communautaire opposant musulmans et chrétiens ». Ces attaques sont « un affront fait à l'islam et aux autres religions autant qu'au christianisme et à ses fidèles », peut-on lire dans la lettre, car elles sont « une tache sur l'image que nous cherchons à promouvoir d'une société multiraciale et diverse où chacun vivrait en harmonie ».

Il semble donc qu'on recherche une solution juridique à cette question de l’usage du nom d’Allah : "l’Église a commencé des tractations avec le gouvernement à travers des avocats qui suivent l’affaire. Nous confions et nous espérons qu’une bonne solution puisse être prise pour tout le monde et qu’elle soit utile pour la paix dans la nation." a déclaré le Père Augustine Julian, secrétaire de la Conférence épiscopale.

" L’affaire a été jusque là trop instrumentalisée par les partis politiques par jeu électoral et pour la recherche d’un consensus, mais cela risquait d’enflammer toute la société malaisienne. Aujourd’hui, de nombreuses églises de Kuala Lumpur ont hissé le drapeau malaisien, pour insister sur le fait que les chrétiens se considèrent en tout et pour tout Malaisiens, qu’ils aiment et qu’ils respectent leur nation, conscients de leurs droits et de leurs devoirs, dans une société multiethnique et pluraliste, ouverts au dialogue et à la cohabitation pacifique." (source : Fides)


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