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du 15 au 19 janvier 2010 (semaine 03)
 

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2010-01-19 -
L
A VISITE DE BENOÎT XVI A LA SYNAGOGUE DE ROME

C'est le Président de la communauté juive de la ville, Riccardo Pacifici, le Président des communautés juives italiennes, Renzo Gattegna et le Grand Rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, qui, à l'entrée, ont accueilli le Pape.

Avant d'entrer dans la synagogue, Benoît XVI a déposé une gerbe devant la plaque commémorative de la déportation de 1022 juifs, le 16 octobre 1943, et de l'attentat du 9 octobre 1982 au cours duquel un enfant juif de 2 ans perdit la vie et 37 autres personnes furent blessées alors qu'elles entraient au temple pour la prière.

Le chef de la communauté juive romaine, Riccardo Pacifici a notamment demandé l’ouverture des archives du Vatican. Le
Pape lui répondu en affirmant que le Vatican avait aidé les Juifs de façon "souvent cachée et discrète"... “Le silence de Pie XII face à la shoah continue de faire mal car quelque chose aurait dû être fait... Cela n’aurait peut-être pas arrêté les trains de la mort, mais cela aurait constitué un signe, un mot d’extrême réconfort, de solidarité humaine, pour ceux de nos frères transportés vers les fours d’Auschwitz” a affirmé Riccardo Pacifici. Peu avant, il avait salué les religieuses qui ont sauvé tant de juifs.

Le président de la communauté juive de Rome, sera le seul à mentionner le nom de Pie XII, que Benoît XVI ne prononcera pas. Benoit XVI n’a pas répondu directement à sa demande d’ouverture des archives du Vatican concernant cette période.

Le rabbin Di Segni qualifie d’emblée d’« historique » cette rencontre. Pour lui, « c’est l’ouverture du concile Vatican II qui a rendu possible cette rencontre. S’il devait être mis en cause, il n’y aurait plus de possibilité de dialogue, » explique-t-il. Après avoir longuement évoqué l’existence de l’État d’Israël, résultat d’un « dessein providentiel », il rappelle la Shoah et le fait que, sauvés par des familles catholiques « nous sommes restés ce que nous avons toujours été » : tous n’ont pas été convertis… Rappelant Jean-Paul II, il précise : « Si nous sommes frères, nous devons nous demander sincèrement ce qui nous sépare encore d’un rapport authentique de fraternité et de compréhension, et ce que nous devons faire pour y arriver. » Pour lui, un terrain essentiel de réalisation commune sera « l’environnement, la dignité de l’homme, sa liberté, son exigence de justice et d’éthique. » Il conclut : « Juifs, chrétiens et musulmans sont appelés sans exclusive à cette responsabilité de paix. »

Outre les 600 journalistes du monde entier, sont présents, côté catholique, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Sa Béatitude Fouad Twal, patriarche de Jérusalem, le nonce apostolique en Israël Mgr Antonio Franco, Mgr Elias Chacour, archevêque de Saint-Jean-d’Acre, le P. Pizzaballa, custode de Terre sainte à Jérusalem. Et côté juif, Shear Yashuv Cohen, grand rabbin d’Haïfa, David Rosen, directeur des relations internationales à l’American Jewish Committee, Oded Wiener, secrétaire général du grand rabbinat d’Israël. Parmi les participants, Andrea Riccardi, président de la communauté Sant’Egidio, qui a joué un rôle important dans la clarification apportée par le Vatican sur Pie XII. Mais aussi l’imam Pallavicini, de la grande mosquée de Rome, et Abdellah Redouane, secrétaire général du Centre culturel islamique d’Italie.

Après ces salutations, le Pape a commencé son discours interrompu sept fois par les applaudissements de l'assemblée remplissant la grande synagogue de Rome. (source : VIS)

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