Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 24 au 27 janvier 2010 (semaine 04)
 

-
2010-01-27 - Irak
UNE SEMI-AUTONOMIE TERRITORIALE POUR LES CHRÉTIENS

Depuis 2004 - une année terrible, avec la première bombe en août contre l’église de Saint-Elie à Bagdad - jusqu’à ces derniers jours, une tension extrême règne provoquant la fuite inéluctable et désespérée des fidèles chrétiens.

Avant la chute du régime de Saddam, on dénombrait environ 1,2 million de chrétiens. Aujourd’hui on en dénombre 450.000 ou 500.000. Autrement dit, le christianisme s’est dépeuplé de plus de la moitié de ses fidèles en Irak.

Pour faire face et front à une situation d’une très grande difficulté un groupe de militants chrétiens a convoqué, le 4 décembre 2009, la « Second Popular Conference of the Chaldean Syrian Assyrian Popular Council ». Au cours de cette conférence la question de la survie même des chrétiens d’Irak s’est posée avec acuité.

Les chrétiens d’Irak, qui n’ont pas pu ou voulu fuir leur pays lorsque le climat a changé, gardent cependant espoir. L’Irak se présentait pourtant encore pour eux comme une terre de tolérance favorisée par le développement économique mais aussi l’islam relativement sécularisé. Les chrétiens ont toujours vu avec sympathie le Kurdistan irakien, terre accueillante et prometteuse, zone de vrai développement à tous égards du Moyen Orient.

Dans le contexte actuel, cette région attire des chrétiens qui préfèrent quitter des lieux plus incertains et dangereux. Ainsi à Erbil, ville qui est la capitale du Kurdistan irakien, le nombre de chrétiens est-il passé en peu d’années de 8.000 à 35.000 en provenance de diverses villes d’Irak.

Il faut savoir que Sarkis Aghajan, assyrien de naissance et de foi, est un kurde qui est le grand financier de la cause des chrétiens d’Irak et de leur survie. Il souhaite mettre en place une zone de protection pour les chrétiens entre l’Irak et le Kurdistan. Une sorte d’enclave protégée avec un statut de semi-autonomie.

Le Kurdistan compte d’ailleurs sur un tel projet pour élargir son territoire et pour accroître à la fois sa population et son influence. Les Kurdes, victimes pendant des siècles de diverses persécutions, se sentent particulièrement proches des minorités traquées et inquiètes.

Mais cette perspective d’accorder une autonomie territoriale aux chrétiens, si elle ne plait guère aux chiites et aux sunnites, ne convainc pas non plus tous les chrétiens. Beaucoup, à la suite de leurs évêques craignent la "ghettoïsation". Et d'une certaine manière, ce serait une défaite pour l'Église en Irak. C'est pourquoi nombre d’observateurs doutent de sa réalisation concrète et effective. (source : LPJ)

Retour aux dépêches