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du 28 au 31 janvier 2010 (semaine 04)
 

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2010-01-31 - Lituanie
FAUDRA- T-IL FAIRE DISPARAÎTRE LA "COLLINE DES CROIX" ?

... Ce que les soviétiques n'avaient pu faire. Le 28 janvier, la
Lituanie est intervenue dans le débat européen sur les crucifix, pour que soit réexaminée la décision de la Cour européenne obligeant les écoles publiques à les en retirer.

La Commission des relations étrangères du Parlement lituanien a décidé d'intervenir dans le débat qui oppose l´Etat italien à la Cour européenne, et de défendre le droit des croyants à afficher publiquement des symboles religieux. La Commission a pris sa décision à la suite d´une demande du ministère lituanien des Affaires étrangères, qui a reçu une lettre de son homologue italien lui demandant son soutien pour faire réviser la décision de la Cour, qui doit entrer en vigueur le 3 février.

"L´utilisation publique du crucifix reflète la tradition chrétienne de l´Europe et ne devrait pas être considérée comme une restriction de la liberté religieuse", a déclaré le ministre lituanien des Affaires étrangères, Vygaudas Usackas. Le ministre de la Justice Remigjus Simasius a également affirmé que la Lituanie doit étudier les éventuelles conséquences à long terme de la décision de la Cour européenne.

Même si la décision de la Cour européenne n´a dans ce cas pas d´impact direct sur la Lituanie, "la pratique établie pourrait signifier que la Cour peut limiter la liberté de décision d'un Etat là où celui-ci devrait pouvoir exercer son libre arbitre", a dit le ministre de la Justice.

"Chaque Etat choisit lui-même sa manière de mettre en oeuvre le principe de séparation de l´Eglise et de l´Etat. Ainsi, il est inacceptable qu´une réglementation détaillée de ces modalités vienne de l´extérieur. La Convention de sauvegarde des droits de l´homme et des libertés fondamentales ne doit pas être interprétée d'une façon si étendue", a déclaré Remigjus Simasius.

Les représentants du gouvernement lituanien ont averti que la décision de la Cour européenne pourrait entraîner l´interdiction des croix publiques en milieu urbain et rural. La décision a donc suscité une inquiétude quant à la possibilité que la Colline des croix - lieu de dévotion populaire et de la résistance au soviétisme et à l'occupation russe où s´était rendu le pape Jean Paul II en 1993 - soit considérée comme "inacceptable".

Rappelons qu'en novembre 2009, la Cour européenne des droits de l´homme a statué sur la présence obligatoire de crucifix dans les écoles publiques italiennes, estimant qu´elle peut gêner les non-croyants ou les élèves d´autres religions, et qu´elle prive les parents du droit d´élever leurs enfants selon les croyances des parents.

L´Italie a interjeté appel auprès de la Grande chambre de la Cour pour que celle-ci revienne sur sa décision, tout en cherchant à obtenir le soutien d´autres pays. La Pologne et la Slovaquie se sont jointes à la Lituanie pour apporter leur soutien à l´Italie sur la question. (source : ENI)

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