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du 01 au 03 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-03 -
LA PRÉSENCE DES ÉGLISES AU FORUM DE DAVOS

Si le Forum de Davos interroge les religions sur les valeurs dans l’économie, plusieurs responsables religieux lui ont donné une réponse : l'archevêque de Cantorbéry, l'archevêque de Münich, l'archevêque de Dubin, le pasteur Jim Wallis.

Au-delà des sujets d’actualité, nombre de sessions, y compris plénières, ont été consacrées l’une à l’éthique des affaires, l’autre au bien commun, ou encore au bonheur, aux « valeurs dans votre vie quotidienne », à « la science face au bien et au mal », à « la condition humaine » et jusqu’à une autre pour définir « ce qu’est la vie ». Sans compter les habituelles séances sur la philanthropie, les entrepreneurs sociaux ou l’aide au développement.

Autant de thèmes qui intéressent ceux que le forum nomme les « leaders de foi ». Ils ont été vingt cette année à être invités à enrichir ces discussions au milieu du public habituel de patrons, dirigeants politiques et universitaires. Bien qu’une poignée parmi les 2 500 participants, ils ont été tôt repérés et pas seulement du fait de porter qui un col romain, qui une kippa. Ils ont eu maintes occasions de prendre la parole.

L’archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, a clôturé le dimanche 31 janvier le Forum économique mondial. Comme lui, venant pour la première fois à Davos, l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx, s’est employé à rappeler quelques éléments de la doctrine sociale de l’Église au cours d’un dîner-débat sur les fondements de l’économie.

L’occasion aussi pour l’archevêque anglican du Cap, Thabo Makgoba, d’appeler à une économie « du partage ». Ailleurs, le théologien proche de l’administration Obama, Jim Wallis, dédicaçait son nouveau livre intitulé Redécouvrir les valeurs à Wall Street.

" Certes notre présence reste nébuleuse", reconnaît l’archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin. Participant de longue date à Davos, il observe "qu’on y est passé de la dénonciation de l’égoïsme et de la soif d’argent suite à la crise financière, à la recherche, cette année, de valeurs plus positives". "De là à les traduire en de nouvelles règles, c’est encore une autre histoire", ajoute-t-il.

Le rabbin de La Haye, Awraham Soetendorp, confirme : "L’année dernière, chacun était sombre, se lamentait contre l’appât du gain. Cette fois, j’ai trouvé les participants à Davos moins sur la défensive, plus réceptifs au discours des valeurs et y répondant."

Le pasteur Jim Wallis, le théologien proche de l’administration Obama, donne le même point de vue que le Père jésuite John Degioia. "L’après 11-Septembre avait déjà renforcé la venue ici d’hommes de foi mais elle était axée exclusivement sur le dialogue interreligieux », rappelle John Degioia, président de l’université jésuite américaine Georgetown. Un groupe, appelé « C-100 », s’était constitué de 2002 à 2008, aboutissant à un rapport remarqué sur les relations islam-Occident.

" La rhétorique n’est plus la même", confirme Josh Lerner, professeur de finances à la Harvard Business School, doutant en revanche d’un « changement de comportement » : "Les dirigeants cherchent encore le juste milieu." Les « leaders de foi » se proposent de les éclairer, car il reste à expliciter lesdites « valeurs ». (source : La Croix)


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