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2010-02-03 - Roumanie
LA RESTITUTION DES PROPRIÉTÉS CONFISQUÉES
La Cour européenne des droits de l´homme, CEDH, a ordonné à l´Etat roumain de dédommager une paroisse gréco-catholique à qui il n'a pas restitué les possessions confisquées à l´époque communiste.
Par un jugement qui pourrait affecter des affaires similaires, la CEDH a ainsi justifié sa position : " Les lacunes juridiques ont contribué à créer une procédure préliminaire prolongée, empêchant potentiellement la paroisse requérante d´accéder à un tribunal ."
La Cour a déclaré que le gouvernement roumain avait ainsi violé les articles de la Convention européenne des droits de l´homme de 1950. Elle a condamné la Roumanie à verser 23.000 euros à la paroisse gréco-catholique en dommages-intérêts.
La décision porte sur une affaire engagée par des gréco-catholiques de Sâmbãta, dans la région de Transylvanie, au nord de la Roumanie, dont l´église avait été donnée aux orthodoxes quand leur communauté a été interdite, en 1948.
L´Eglise gréco-catholique est placée sous l´autorité de Rome mais elle partage le patrimoine liturgique et spirituel des Eglises orthodoxes. En Roumanie, le régime communiste au pouvoir après la seconde guerre mondiale avait contraint l´Eglise gréco-catholique à céder ses lieux de culte à des institutions d´Etat ou des paroisses orthodoxes.
Les relations entre Eglises en Roumanie se sont tendues depuis la chute du pouvoir communiste, en 1989, car l´Eglise orthodoxe roumaine, dont se revendiquent 87% des 22 millions d´habitants de la Roumanie, refuse de restituer les biens catholiques confisqués. Sont concernées 1.504 maisons paroissiales, ainsi que 2.362 écoles et centres culturels.
Bien qu´une commission catholique-orthodoxe ait été instituée en 1998, une année avant la visite deJean Paul II en Roumanie, les progrès ont été limités et seules 160 églises gréco-catholiques ont été restituées.
En février 2009, les responsables gréco-catholiques ont protesté contre une proposition de loi qui confirmerait que l´Eglise orthodoxe est propriétaire des lieux de culte catholiques en litige. Dans une lettre adressée au président roumain Traian Bãsescu, les responsables gréco-catholiques ont affirmé que leur Eglise « se réserve le droit de recourir à tous les moyens juridiques à disposition, nationaux et internationaux, » pour obtenir gain de cause.
Dans une déclaration faite début janvier, le Patriarcat orthodoxe de Roumanie a indiqué que les inquiétudes relatives aux biens grecs-catholiques étaient « artificielles et exagérées ». Selon lui, il s´efforce toujours de maintenir le dialogue avec l´Eglise grecque-catholique.
« Même aujourd´hui, les orthodoxes mènent une guerre psychologique contre nous; il semble que nos dirigeants n´aient pas conscience la gravité de la situation », a déclaré l´évêque catholique, Mgr Bercea, dont l´Eglise compte, selon les données du gouvernement, 654 000 membres, alors qu´ils étaient 1,5 million en 1948. (source : ENI)
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