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du 04 au 06 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-06 - Kenya
ILS Y VOIENT UN STRATAGÈME POUR INTRODUIRE LA CHARIA


Des responsables d´Eglise du Kenya s´unissent à leurs fidèles pour dénoncer dans le projet de Constitution
une clause constitutionnelle sur les tribunaux islamiques qui, selon eux, favorise les musulmans et risque de polariser le pays.

« Les chrétiens ne reviendront pas sur leur position, car c´est là notre devoir national », a déclaré le pasteur Peter Karanja, secrétaire général du Conseil national des Eglises du Kenya, le 1er février. Le pasteur Karanja s´exprimait lors d´une conférence de presse à Nairobi, durant laquelle les responsables religieux ont rendu public un communiqué mettant en garde contre une clause du projet de Constitution perçue comme un stratagème pour introduire la charia - la loi islamique - au Kenya.

« On peut penser que les chrétiens cherchent à dramatiser la situation, mais si l´on se projette dans 50 ans, dans 100 ans ou dans deux siècles, lorsque aucun de nous ne travaillera à une nouvelle Constitution, lorsque les conséquences réelles de cette décision se feront ressentir, les gens reviendront sur le passé et demanderont: ‘Les chrétiens étaient-ils si naïfs qu´ils ont laissé faire?´ » a déclaré le pasteur Karanja.

Les mêmes responsables ont par ailleurs accusé certains musulmans de chercher à créer un Etat islamique à l´intérieur même du Kenya au moyen d´institutions telles que des banques et des assurances conformes à la charia, un bureau des normes halal, et désormais un système judiciaire islamique représenté par les tribunaux de kadhi.

Ils souhaitent une résolution sur ce problème car ils estiment qu´en définissant ce qu´est le pays, ses principes et ses valeurs, la Constitution revêt une importance primordiale.

« Il est donc extrêmement important de traiter ces questions cruciales, afin que le processus actuel de révision de la Constitution soit fructueux », a déclaré l´évêque pentecôtiste Gerry Ribarabara, qui préside le Forum constitutionnel chrétien du Kenya.

Bien que les tribunaux de kadhi soient prévus par la Constitution kenyane depuis l´indépendance du pays, des chrétiens ont lancé une procédure en justice en 2004 pour demander leur suppression.

Par ailleurs, certains musulmans accusent les responsables religieux d´hypocrisie, affirmant que les tribunaux protègeraient les droits religieux des musulmans, qui sont mis de côté par la Constitution actuelle.

« La Constitution actuelle et le projet de Constitution se fondent largement sur la common law britannique, elle-même inspirée des règles et traditions judéo-chrétiennes ... La façon dont l´Etat est régi est de nature chrétienne », a affirmé Ibrahim Isaac, secrétaire général du Centre international de ressources Da´awah. (source : ENI)

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