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du 04 au 06 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-06 - Philippines
LA SANTÉ REPRODUCTIVE ET LE CONTRÔLE DES NAISSANCES


A quelques mois des élections générales du 10 mai prochain aux Philippines, la campagne électorale bat son plein et la position prise par chacun de ces dix candidats
est scrutée à la loupe par la presse et les commentateurs.

Ceci est particulièrement notoire sur les sujets liés à la "santé reproductive" et au contrôle des naissances. L´Eglise catholique, qui a nettement rappelé sa position sur ces questions, se retrouve ainsi à nouveau au premier plan de la scène politique.

Le 8 décembre dernier, les évêques catholiques avaieont très clairement pris position en publiant un long texte détaillé intitulé: "Catéchisme sur la vie et la famille pour les élections 2010". Ecrivant que les élections du 10 mai 2010 représentent une échéance dont le caractère n´est pas seulement politique mais "clairement et profondément moral", les évêques rappellent le postulat de base qu´est la défense des valeurs liées à la vie et à la famille.

Actuellement, ils concentrent notamment leurs critiques sur un projet de loi en discussion devant le Congrès depuis de nombreux mois, la "Loi sur la santé reproductive", qui prévoit un financement public obligatoire de tous les moyens de contraception et des centres de santé où ces moyens sont mis à disposition. Le projet de loi rendra également obligatoires les programmes d´éducation sexuelle dans toutes les écoles, y compris catholiques, à partir de la classe de CM 2 (5ème année).

Parmi les dix candidats, le sénateur Benigno ‘Noynoy´ Aquino III, qu´un récent sondage place en tête des intentions de vote, s´est défendu d´avoir cédé aux pressions de l´Eglise. Jusqu´ici partisan déclaré de la loi sur la santé reproductive, le sénateur, âgé de 50 ans, fils de l´illustre Cory Aquino, a en effet, lors d´un débat télévisé le 29 janvier, pris quelque distance avec le texte controversé. Il a déclaré être favorable à ce que les Philippins soient informés de tous les moyens de planning familial existants, tout en restant libres de choisir celui qu´ils préfèrent.

Tout en redisant son accord avec le préambule du projet de loi, notamment la nécessité pour les Philippines de résoudre le problème de la pauvreté, il a affirmé qu´il ne pouvait pas soutenir certaines dispositions du texte. Il conclu qu´à ses yeux, le texte devait changer d´intitulé et passer de "Reproductive Health Bill" à "Responsible Parenthood Bill". (soit de la Loi sur la santé reproductive à la Loi sur la parenté responsable).

Face à Noynoy Aquino, figurent parmi les candidats à la présidence des personnalités telles que Joseph Estrada, l´ancien président déchu, ou Eduardo Villanueva, le leader du mouvement évangélique "Jesus is Lord". Parmi ceux qui ont clairement pris position sur le texte de loi controversé figure Gilbert Teodoro Jr. Lié au puissant clan des Cojuangco, de San Miguel Corp.

à commenter le changement de position du candidat Teodoro, Mgr Deogracias Iniguez, évêque de Kalookan et président du Comité pour les affaires publiques de la Conférence épiscopale philippine, s´est contenté de dire: "C´est un développement positif s´il a effectivement et réellement changé son coeur. J´espère qu´il n´a pas fait cela dans le seul but de s´attacher les faveurs de l´Eglise".

Selon Mgr Antonio Ledesma, archevêque de Cagayan de Oro, le plus important, en cette période de campagne électorale, est de maintenir le dialogue ouvert. En de telles circonstances, les catholiques ne peuvent faire autrement que de rappeler sans ambiguïté l´enseignement de l´Eglise, mais le débat au sujet du projet de loi doit être mené de manière "non partisane", et être libéré de toute visée politicienne. "Nous devons voir ce qui est bon et rejeter ce qui est mauvais dans ce texte". (source : EDA) ,

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