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du 04 au 06 février 2010 (semaine 05)
 

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2010-02-06 - Sri Lanka
CE SONT DES DÉTENTIONS INADMISSIBLES

Les organisations humanitaires et l’Eglise dénoncent la détention arbitraire d’enfants et de jeunes tamouls, anciens enfants-soldats réquisitionnés, soupçonnés d’être des « Tigres présumés »
par le gouvernement sri-lankais.

Ce constat a été réalisés à partir d’interviews avec des détenus et leurs familles, ainsi que des travailleurs humanitaires ou encore des avocats des droits de l’homme. « Le gouvernement refuse aux détenus le droit d’être informés des raisons de leur interpellation, de contester la légalité de leur détention devant une autorité judiciaire indépendante, d’avoir droit à un conseil juridique et de voir leur famille.»

A la fin de la guerre civile, qui s’est achevée dans un bain de sang en mai 2009, près de 300 000 Tamouls avaient été placés dans des camps, officiellement afin d’identifier les rebelles et d’achever de sécuriser les zones d’habitation des civils. Huit mois après la reddition des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), plus de 100 000 civils vivent toujours dans des camps, dans des conditions dénoncées régulièrement par les quelques rares organismes humanitaires autorisés à y avoir accès.

Les organisations humanitaires et l'Église ont lancé un appel d’autant plus pressant qu’il concerne le sort des jeunes et des enfants tamouls eux aussi détenus en tant que « Tigres présumés », sans aucune procédure légale. « Ils doivent être, soit jugés, soit relâchés », ont insisté les évêques auprès des autorités.

Plus de 11.000 jeunes et adolescents tamouls sontainsi détenus dans les camps de "réhabilitation" du nord du pays. Pour la plupart anciens enfants soldats ils ont été enrôlés contre leur gré par les Tigres. " Ce sont des enfants de familles ordinaires qui souffrent d’être loin de ceux qui leur sont chers", a déclaré Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, ajoutant que ces jeunes ignoraient les raisons à leur incarcération et que leurs parents ne pouvaient obtenir aucune informaton.

Alors que le gouvernement du Sri Lanka vient d’être mis en cause par l’ONU à la suite de l’authentification d’une vidéo montrant des exécutions sommaires de prisonniers tamouls par l’armée (5) et qu’une enquête doit être prochainement commencée sur les éventuels crimes de guerres et violations des droits de l’homme commis lors du conflit, aussi bien par les Tigres que par les forces armées sri-lankaises, les ONG et les membres de l’Eglise soulignent d’autant plus l’urgence de régler la question des enfants et jeunes prisonniers détenus arbitrairement depuis de long mois et dont les conditions de vie sont de plus en plus préoccupantes. (source : EDA)

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