Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 février 2010 (semaine 06)
 

-
2010-02-13 -
Sri Lanka
LA VIOLENCE ET LA RÉPRESSION AUGMENTENT DANS LE PAYS

Le 10 février, un groupe d’évêques catholiques et anglicans du Sri Lanka a demandé instamment aux hommes politiques de mettre fin aux violences entre les différentes factions et de permettre que soient rétablies la paix et la démocratie.

La déclaration des évêques était signée du côté catholique par Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, Mgr Rayappu Joseph, évêque de Mannar, Mgr Joseph Kingsley Swampillai, évêque de Trincomalee-Batticaloa, Mgr Norbert Andradi, évêque d’Anuradhapura, et du côté anglican par Mgr Kumara Illangasinghe, évêque de Kurunegala, et Mgr Duleep de Chickera, évêque de Colombo.

« Il est tout à fait normal pour la population d’être aux côtés d’un candidat avant et pendant une élection démocratique, mais il est inacceptable pour elle d’être victime de représailles une fois les élections terminées », a déclaré Mgr Illangasinghe, évêque anglican de Kurunegala.

Selon les évêques, la population est terrorisée par la violence liée aux élections qui sévit toujours à travers le pays. Des groupes armés se livrent à une véritable « chasse au sorcières » à l’encontre de ceux qui ont soutenu ouvertement certains hommes politiques ou n’ont seulement fait que manifester leur soutien. Plus de 900 cas de violences, dont 5 mortels, auraient été recensés, durant la campagne électorale présidentielle, qui s’est achevée le 26 janvier.

Les évêques rappellent les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections, en particulier dans le nord du pays, sorti exsangue de la guerre civile. Les violences et intimidations ont fortement perturbé le processus électoral. Les Tamouls ont eu, entre autres, les plus grandes difficultés à trouver des moyens de transport pour se rendre dans les bureaux de vote et ont été nombreux à ne pas avoir reçu leur carte d’électeur.

Quant aux différentes mutations, promotions, résiliations ou démissions de militaires, policiers et autres membres du service public, elles montraient clairement que certains hommes politiques distribuaient des brimades ou des récompenses. De grosses sommes d’argent qui ont été dépensées pour les campagnes électorales soulèvent des questions d'éthique au sujet de la gestion d’un pays qui s’efforce d’éliminer la pauvreté et d’apporter plus de justice.

Cette déclaration des évêques rejoint le sentiment général de la population, et en particulier des chrétiens, concernant la répression et de la restriction des libertés au Sri Lanka.

Elle semble avoir été motivée surtout par les annonces successives de l’arrestation par les forces armées, du principal adversaire de Mahinda Rajapaksa aux élections, le général Fonseka, puis le lendemain, mardi 9 février, de la dissolution par le président sri-lankais du Parlement ainsi que de la convocation d’élections législatives anticipées pour le 8 avril.

Craignant de nouvelles violences lors de la campagne électorale à venir, les évêques catholiques et anglicans ont, dans leur communiqué, appelé la classe politique à établir « un code de conduite [moral]. Un même appel au respect des lois d'éthique universelle dans le processus électoral avaient déjà été lancé - en vain - par les Eglises et les leaders religieux du Sri Lanka lors de la campagne présidentielle.

Le 10 février, de violents affrontements ont eu lieu à Colombo entre les opposants au gouvernement, dont des groupes de chrétiens, et les partisans du président sri-lankais. Les manifestations ont été réprimées par la police avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau anti-émeute. Depuis vendredi 12 février, des unités spéciales de police patrouillent dans la capitale, afin de prévenir toute autre manifestation. (source :
EDA)

Retour aux dépêches