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du 18 au 20 février 2010 (semaine 07)
 

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2010-02-20 - Philippines
LES VRAIS PROBLÈMES NE SONT PAS ABORDÉS

L'Église conteste les candidats d'une élection présidentielle qui restent indifférents devant l
es vrais problèmes qui sont ceux qui concernent cette élection qui aura lieu le 10 mai prochain.

Mgr Deogracias Iniguez, secrétaire de la « Plateforme oecuménique pour la paix aux Philippines » (PEPP), a dénoncé l´indifférence du personnel politique philippin à la question de la paix dans le pays." La paix devrait être le souci numéro un de la présidente" , a-t-il affirmé, soulignant combien il était nécessaire que les divers conflits armés de plus ou moins basse intensité qui émaillent la vie des Philippins trouvent des réponses globales, impliquant tous les acteurs concernés, notamment sur le terrain.

Plus directe dans son propos, Ofel Cantor, membre du secrétariat de la PEPP, a mis en cause les trois principaux candidats à l´élection présidentielle : le candidat de l´administration sortante, Gilbert Teodoro Jr., ainsi que ses deux grands rivaux, Benigno Aquino III et Manuel Villar Jr. « Ils sont venus à Davao ; ils ont rencontré les responsables des Eglises, mais ils se sont montrés plus intéressés à aller à la pêche aux voix qu´à se pencher sur l´élaboration d´un plan de paix », a-t-elle expliqué.

La Plateforme oecuménique, dont la devise est : « L´audace de l´espérance », souhaiterait pourtant que les politiciens apportent des réponses aux problèmes posés par , notamment l´insurrection communiste.

Mgr Iniguez souligne que même si la question musulmane était loin d´être réglée, elle faisait l´objet de l´attention soutenue de Manille, alors qu'il n'en est pas de même vis-à-vis de la rébellion comuniste.

Le gouvernement a repris les négociations avec le MILF (Front moro de libération islamique). En revanche, la rébellion communiste, lancée en 1969 par la Nouvelle armée du peuple (NPA), branche armée du Parti communiste des Philippines (CPP), d´obédience maoïste, demeure active sans pour autant mobiliser l´attention du gouvernement.

Malgré de nouveaux contacts en 2004 en vue de négocier des réformes socio-économiques, les pourparlers ont été rompus. Depuis 1969, on estime que les combats liés à l´insurrection communiste ont fait 40.000 morts.

A Manille, à l´occasion du Mercredi des cendres, le cardinal Gaudencio Rosales avait choisi de ne pas interpeller directement les responsables politiques du pays, mais, en cette période pré-électorale, il a dénoncé le scandale de la faim aux Philippines, citant le discours de Benoît XVI au Sommet mondial pour la sécurité alimentaire, à Rome en 2009.

Les études disponibles indiquent qu´au dernier trimestre de l´année 2009, un quart des foyers philippins ont connu la faim, à un moment ou à un autre. « Cela coûte 10 pesos (16 centimes d´euros) par jour ou 2.400 pesos (38 euros) par an de nourrir un enfant qui a faim », a déclaré le cardinal, qui a recommandé que les sommes épargnées par les catholiques durant le temps du Carême soient consacrées à l´alimentation des plus pauvres. « Nous vous demandons d´aider Hapag-Asa (‘la table de l´espérancé) pour nourrir les enfants de nos paroisses qui ont faim ou sont mal nourris. » (source : EDA)


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