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2010-02-20 - Mossoul
LES DÉPARTS DE CHRÉTIENS SE MULTIPLIENT

Chaque jour une dizaine de familles quittent Mossoul car la situation des chrétiens dans le nord de l´Irak est de plus en plus précaire. "Si cela continuait ainsi, bientôt tous les chrétiens auront quitté Mossoul", déclare l'archévêque chaldéen.

Depuis le 13 février, en moins d´une semaine, quatre chrétiens ont été assassinés, un a été blessé et un autre enlevé à Mossoul. Le nouvel archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Emil Shimoun Nona, a déclaré le vendredi 19 février à l´oeuvre d´entraide catholique internationale "Aide à l´Eglise en Détresse" que si cela continuait ainsi, "bientôt tous les chrétiens auront quitté Mossoul".

En janvier dernier, plusieurs commerçants chrétiens avaient déjà été la cible des bandes armées dans cette métropole irakienne située à 375 km au nord de Bagdad. Mardi, la police a retrouvé le cadavre criblé de balles de Georges Wissam, un étudiant assyrien de 20 ans, dans le quartier de Wadi Al-ayn. Le jeune homme, qui se préparait à devenir enseignant, avait disparu aux premières heures de la matinée alors qu´il se rendait à ses cours.

C´est le quatrième meurtre de chrétiens en seulement trois jours à Mossoul, créant un vent de panique parmi la minorité chrétienne qui n´a pas encore fui la ville, enjeu d´une lutte de pouvoir entre militants sunnites et milices kurdes avant les élections générales prévues pour le 7 mars prochain.

La communauté chrétienne de Mossoul, qui se sent abandonnée de tous, dénonce "un vrai carnage, un Vendredi Saint", tandis que la ville s´est habituée à cette tragédie souvent regardée en spectateurs par ceux qui devraient assurer la sécurité des citoyens.

Depuis 2003, plus de 200 chrétiens ont déjà été assassinés dans cette ville où ils sont de moins en moins nombreux. En octobre 2008, quelque 15.000 chrétiens avaient déjà abandonné la ville en quelques semaines, suite à une vague d´attentats visant des églises et des institutions religieuses.

Mgr Nona a relevé que l´on ne sait pas exactement qui se cache derrière ces attentats. On suppose qu´il s´agit de "groupes politiques qui ont un intérêt à la disparition des chrétiens" de la région. L´archevêque chaldéen qualifie l´ambiance dans les familles chrétiennes de Mossoul de "pure panique". Que ce soit au travail, à l´école ou à la maison, les chrétiens de la ville sont nulle part à l´abri des attentats et des assassinats, affirme-t-il. Dans ces circonstances, il leur est très difficile de rester à Mossoul, et chaque jour, une dizaine de familles quittent la ville, affirme Mgr Nona. (source : KNA et Apic)

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