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du 21 au 24 février 2010 (semaine 08)
 

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2010-02-24 -
CE QUI PRÉOCCUPE SURTOUT BENOÎT XVI

En plus de son message de Carême et de l'homélie du mercredi des cendres, Benoît XVI a ouvert le Carême en exprimant ses préoccupations dans deux "lectio divina", l'une destinée aux séminaristes de Rome, l'autre aux prêtres de son diocèse.

Sa préoccupation : la disparition de la foi; son programme: conduire les hommes à Dieu; son outil préféré: l'enseignement. Mais, cosnstate Sando Magister, au Vatican, la Curie l’aide peu. Et même, parfois, elle lui nuit.

La "lectio divina" est une réflexion sur le sens des Saintes Écritures : on choisit un passage de la Bible et on le commente. Benoît XVI a coutume de les improviser, dans le style des anciens Pères de l’Église et des grands maîtres théologiens du Moyen Âge, mais toujours en étant attentif à la culture actuelle.

Le vendredi 12 février, commentant aux séminaristes de Rome un passage du chapitre 15 de l’Évangile de saint Jean, le Pape a parlé d’une lettre que lui a écrite un professeur de l'université de Ratisbonne, qui contestait la vision chrétienne de Dieu.

Benoît XVI a dit qu’il avait reconnu, dans les objections de ce professeur, "l’éternelle tentation du dualisme, à savoir qu’il n’y a peut-être pas seulement un principe bon, mais aussi un principe mauvais, un principe du mal, et que le Dieu bon n’est qu’une partie de la réalité".

Et il a ajouté : "La thèse selon laquelle Dieu ne serait pas tout-puissant se répand actuellement dans la théologie elle-même, y compris dans la théologie catholique. On cherche ainsi une apologie de Dieu : celui-ci ne serait donc pas responsable du mal que l’on trouve largement répandu dans le monde. Mais quelle pauvre apologie ! Un Dieu qui n’est pas tout-puissant ! Le mal n’est pas dans ses mains ! Comment pourrions-nous faire confiance à ce Dieu ? Comment pourrions-nous être sûrs de son amour si cet amour finit là où commence le pouvoir du mal ?".

La très grande attention qu’il porte à cette question montre de manière de plus en plus évidente que Benoît XVI a vraiment pris comme "priorité" de son pontificat "de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l'accès à Dieu", comme il l'a dit dans sa lettre aux évêques du 10 mars 2009.

Priorité qu’il a récemment rappelée par sa proposition d’"ouvrir un parvis des Gentils" pour tous ceux qui cherchent Dieu, rappelant ainsi ce lieu du Temple de Jérusalem où les païens et les non-juifs pouvaient se tenir et se retrouver.

La volonté de concentrer sa mission de pape sur la prédication est donc de plus en plus claire chez Ratzinger. Une prédication d’une grande vigueur doctrinale, visant à consolider les fondements de la doctrine et à "confirmer" dans la foi une Église très tentée par des visions spiritualisées et réductives de Dieu, mais aussi de Jésus et des dogmes chrétiens.

Toutefois on est étonné, constate Sandro Magister, que, dans cette entreprise audacieuse, le pape Ratzinger ne reçoive pas de sa Curie un soutien adéquat.

Un communiqué de la Secrétairerie d’État du 9 février dernier est le plus récent signe de ce décalage entre le magistère du Pape et l'activité de la machine vaticane, dans un conflit entre la Secrétairerie d’État et la conférence des évêques d’Italie, une opposition flagrante avec la qualité et le contenu du magistère de Benoît XVI, malgré l'approbation de forme qu’il a donnée à la publication du communiqué et la confiance qu’il a renouvelée à ses collaborateurs. (source : Chiesa)


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