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du 25 au 28 février 2010 (semaine 08)
 

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2010-02-28 - Allemagne
LES PROLONGEMENTS DES SCANDALES SEXUELS

Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence épiscopale allemande viendra en mars prochain au Vatican pour rencontrer Benoît XVI et parler des scandales actuels de pédophilie.

L'annonce en a été faite par l´Osservatore Romano faisant écho aux travaux de l´Assemblée plénière de la Conférence épiscopale allemande, réunie du 22 au 25 février.

Mgr Robert Zollitsch s´est dit "profondément troublé" par ces abus sexuels qui ont touché des établissements religieux dans les années 1970 et 1980 et qu'il a définis comme des "crimes répugnants" demandant "pardon au nom de l´Eglise catholique allemande à toutes les victimes".

Mgr Zollitsch a également précisé que l´Eglise allemande souhaitait étudier comment pouvait "être rétablie la réputation des écoles catholiques dans cette situation difficile".

Le scandale avait démarré fin janvier au prestigieux collège jésuite Canisius à Berlin: son recteur avait reconnu que de nombreux anciens élèves avaient été victimes d'abus sexuels dans les années 1970 et 1980, impliquant au moins deux anciens professeurs jésuites. Environ 120 anciens élèves de l'établissement victimes d'abus se sont déjà manifestés.

Le scandale s'était ensuite étendu à d'autres collèges jésuites en Allemagne, avec l'implication d'un troisième professeur et de nouveaux établissement jésuites à Hanovre, Bonn et St Blasien, dans le sud du pays.

D'autres révélations dans d'autres établissements catholiques, impliquent un internat à Mindelheim, en Bavière, un autre à Grosskrotzenbourg près de Francfort, ainsi que des foyers d'enfants à Augsbourg, Berlin, et Oggelsbeure), et un centre pour handicapés à Essen.

Le P. Maurus Krass, prieur de l'abbaye bénédictine et directeur de l'école monastique d'Ettal dans le sud de l'Allemagne, "a démissionné de ses deux fonctions" pour avoir omis d'informer les autorités eccclésiastiques concernant des accusations d'abus sexuels sur mineurs datant de 2003 et 2005. Il entend assumer par sa démission la responsabilité de son silence, selon l'évêché de Münich.

Huit anciens élèves de l'internat ont récemment affirmé avoir été victimes d'abus sexuels au sein de l'établissement en 1954, ainsi que dans les années 1970 et 1980.

Par ailleurs, une polémique a éclaté entre la ministre de la Justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger et l'archevêque Zollitsch après que la ministre a reproché aux autorités catholiques de faire trop peu, trop tard contre les abus, en refusant d'en appeler au parquet lorsque des accusations graves sont faites.

La ministre a appelé les autorités ecclésiastiques "à travailler enfin de façon constructive avec les autorités judiciaires" chargées de faire la lumière sur les accusations d'abus sexuels. De son côté, la chancelière Angela Merkel s'est entretenue le 23 février au téléphone avec les deux parties.

La Conférence épiscopale allemande a chargé le jeudi25 février l'évêque de Trêves, Mgr Stephan Ackermann, de faire la lumière dans ce scandale qui secoue l'Eglise catholique allemande depuis un mois, et celui-ci a assuré qu'il suivrait "avec détermination" tout indice lié à des abus sur mineurs commis par des membres de l'Eglise.

La Conférence épiscopale allemande et la Fédération allemande des Ordres religieux catholiques ont toutes deux présenté leurs excuses et demandé pardon aux victimes. (source : KNA et Apic)


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