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2010-05-05 - Indonésie
L'ÉGLISE ET L'ÉDUCATION FACE À LA GLOBALISATION

Le centre international Oasis se prépare à tenir son Comité scientifique international annuel à Beyrouth, les 21 et 22 juin sur le thème : "L'éducation face aux défis de la globalisation."

Comme une sorte d’introduction à ce rendez-vous, Roberto Simona, responsable suisse de l’association Aide à l’Église en détresse, de retour d’un voyage en Indonésie, a publié une intéressante étude qui souligne les points critiques sur les questions de la formation et de l’éducation des jeunes générations dans ce grand pays asiatique à majorité musulmane et aux cent ethnies.

"Depuis deux décennies au moins, nous constatons que la globalisation et l’augmentation de la technologie sont devenues un vecteur de stimulation des échanges et de possibilités de formation et d’apprentissage, en favorisant ainsi la construction de nouveaux modèles d’éducation de la part des spécialistes.

L’Indonésie, grâce à une certaine élite, manifeste une aptitude particulière pour profiter de cette situation d’échange et d’ouverture. Cependant assurer et développer des propositions dans le domaine de l’éducation qui encouragent et valorisent la formation globale et intérieure de l’individu ne paraît plus, depuis un certain temps, une veritable priorité dans ce pays. Sauf pour l’Eglise d’Indonésie qui, cependant par faute de moyens et de personnes formées, semble perdre de sa capacité d’influence qui pourrait encore attirer et préparer les futurs cadres de la société."

..." Dans cette optique, les écoles catholiques sont de plus en plus confrontées à des difficultés financières dues aux croissantes diminutions d’élèves musulmans qui s’orientent vers les écoles musulmanes ou d’Etat pour des raisons de qualité. C’est certes un signe positif qui indique une amélioration de la qualité de l’enseignement de ces institutions. Cependant plus d’un de nos interlocuteurs actifs dans le monde universitaire voit dans la désaffection des écoles catholiques par les musulmans la conséquence d’un islam de plus en plus fermé sur lui-même. "

" Il y a ainsi un grand nombre d’écoles catholiques qui luttent pour leur survie ; cela est dû au manque d’élèves payants ou, dans les zones rurales, à un manque d’enseignants. Les institutions gérées par l’Eglise se trouvent ainsi depuis quelques années dans un cercle sans issue. Pour assurer leur survie, elles devraient augmenter les taxes des élèves, en pénalisant ainsi fortement et directement les familles catholiques qui souvent sont aussi les plus démunies parmi les démunis!"

Cet affaiblissement de l’Eglise dans un secteur pour lequel généralement elle excelle ne peut que préoccuper et alarmer."

..." Les écoles catholiques ont été jusqu’à présent un service direct pour les catholiques, mais aussi d’une grande utilité dans la société en général grâce aux compétences et connaissances de qualités dont elles faisaient preuve et qui étaient unanimement appréciées et reconnues. Il nous semble cependant que la lente disparition des missionnaires étrangères qui ont fait pour l’Eglise d’Indonésie un travail impressionnant, n’est pas encore prête d’être remplacée par le clergé autochtone et par des laïques et religieuses du pays."

Cela malgré le grand nombre de vocations. Il est vrai nous avons rencontré plusieurs personnes remarquable qui sont en train de faire un travail héroïque pour l’Eglise."

..." Ces disciplines ne sont pas seulement nécessaires au renforcement de la foi des chrétiens, mais aussi pour accompagner une société sur toutes les questions qui touchent le cœur de l’homme et de sa dignité."

Une société qui risque de se déshumaniser par le capitalisme sauvage ou de se détruire par la violence d’une religion qui s’enferme, selon les vœux de certains, de plus en plus dans les dogmes de la charia. Les évêques et les hauts responsables de l’Eglise d’Indonésie sont bien conscients de leurs défis, et cela à notre avis est aussi un signal encourageant pour le pays ainsi que pour son système d’éducation."

Née en 2004 comme centre d'études d'une intuition du cardinal Angelo Scola, Oasis s'est constituée depuis 2009 en fondation internationale. Oasis est vouée à la promotion la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans, avec une attention particulière à la réalité des minorités chrétiennes dans les pays à majorité musulmane.

Dans le comité Promoteur figurent les cardinaux Philippe Barbarin (Lyon), Josip Bozanic (Zagreb), Péter Erdö (Budapest), Christoph Schönborn (Vienne), le Patriarche Fouad Twal (Jérusalem) et les évêques Camillo Ballin (Koweït), Mounged El-Hachem (nonce au Koweït), Paul Hinder (Émirats), Jean-Clément Jeanbart (Alep), Maroun Lahham (Tunis), Anthony Lobo (Islamabad), Francisco Javier Martínez (Grenade) et Joseph Powathil (Changanacherry). Le comité scientifique comprend des islamologues, philosophes, sociologues, historiens et juristes.

Le siège d’Oasis est à Venise. (source : Oasis)

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