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2010-05-31 -
L'INCULTURATION CHINOISE DE L'ÉVANGILE
Le 29 mai, devant quelque 7.000 pèlerins du diocèse italien de Macerata, le pays d'origine du P. Matteo Ricci, Benoît XVI a estimé que le peuple chinois pourrait tirer de grands bénéfices d´une "nouvelle rencontre avec le christianisme".
Ils étaient
venus en pèlerinage à Rome, de la région des Marches, à l´occasion du 4e centenaire de la mort du père jésuite Matteo Ricci (1552-1610). Evoquant la figure de ce premier missionnaire occidental en Chine, originaire de Macerata, Benoît XVI a invité les fidèles à prier "pour l´Eglise en Chine et tout le peuple chinois".
Il est longuement revenu sur la figure du père Matteo Ricci, voyant en lui "un grand missionnaire" et un "véritable protagoniste de l´annonce de l´Evangile en Chine".
Au cours de son intervention, à l´exemple du père Matteo Ricci, le pape a souhaité exprimer sa "profonde sympathie à l´égard du noble peuple chinois et de sa culture millénaire" avant de se dire "convaincu qu´une nouvelle rencontre avec le christianisme" apporterait aux Chinois "des fruits abondants de bien".
En présence de plusieurs responsables de la Compagnie de Jésus, le Pape a souligné que le missionnaire jésuite ne s´était pas rendu en Chine "pour y apporter la science et la culture de l´Occident, mais pour y annoncer l´Evangile, pour faire connaître Dieu".
L´oeuvre missionnaire de Matteo Ricci avait "deux versants qui ne doivent pas être séparés : l´inculturation chinoise de l´annonce évangélique et la présentation à la Chine de la culture et de la science de l´Occident".
Au cours de cette audience, le Pape a aussi brièvement salué les Chinois par un mot prononcé dans leur langue.
Bien plus célèbre en Chine qu´en Europe, le père Matteo Ricci, appelé Li Madou dans le pays - le sage de l´Occident -, fut l´un des premiers missionnaires italiens à pénétrer dans l´Empire du milieu en 1583, et le premier sinologue occidental. Très impressionné par la civilisation qu´il rencontra alors, il pratiqua une évangélisation progressive par une étude de la culture traditionnelle et l´assimilation des coutumes locales. Il jeta ainsi les bases de la mission catholique en Chine.
Li Madou gagna la confiance de l´empereur et pénétra dans la cité interdite à Pékin, où il fut d´ailleurs - en signe de grand honneur - enterré. Auteur d´ouvrages de théologie ou de philosophie, il introduisit en Chine des nouveautés scientifiques occidentales grâce aux traductions d´ouvrages européens, de cartes géographiques et de sphères célestes et terrestres, faites avec l´aide de lettrés chinois convertis.
Son attitude conciliante à l´égard des honneurs rendus par les fidèles à Confucius et aux ancêtres fut, après sa mort, à l´origine de querelles autour "des rites chinois", querelles qui ont stoppée et annihilée l'évangélisation de la Chine.
Ouvert en 1984, le procès en béatification de Matteo Ricci est en attente à la Congrégation pour les causes des saints depuis avril 1985 date de la clôture de la phase diocésaine. (source : VIS)
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