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du 1 au 5 juillet 2010 (semaine 26)
 

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2010-07-05 - Taïwan
CONTRE LES "MÈRES PORTEUSES"


La gestation pour autrui "est contraire à la morale familiale, nie la dignité humaine et bafoue les devoirs liés à la maternité ". Des instances catholiques à Taiwan interpellent les autorités pour leur demander de ne pas légiférer dans ce sens.

Ces dernières semaines, les médias se sont saisis de récentes affaires impliquant des couples ayant recouru à des mères porteuses pour avoir des enfants et certains cercles médicaux demandent une évolution en ce sens de la législation.

A l’heure actuelle, Taiwan est au nombre des Etats qui interdisent la pratique de la gestation pour autrui. Mais, ces dernières années, des pressions sont été exercées et le ministère de la Santé a déjà rédigé un texte en vue de légaliser les mères porteuses, entraînant une réaction immédiate de l’Eglise catholique.

Avec elle, les représentants des autres religions pour bloquer cette évolution. De fait, en 2000, la proposition du ministère a été rejetée par le Yuan exécutif. En 2004, un nouveau texte du ministère a été proposé, mais, là encore, il n’a pas abouti. En 2007, le Yuan législatif a voté une « Loi sur la procréation artificielle » qui, outre le fait qu’elle interdit la sélection des enfants à naître en fonction de leur sexe et la création d’embryons à des fins de recherche, bannit le commerce tant des embryons humains que des cellules spermatiques et des ovules. Sans être nommément citée, la gestation pour autrui a ainsi été interdite.

Toutefois, si la gestation pour autrui est donc bien considérée comme illégale à Taiwan, sa pratique existe et on trouve sur Internet des agences qui font de la publicité pour les mères porteuses. Ces dernières semaines, les médias se sont emparés de plusieurs affaires liées à la gestation pour autrui.

Pour avoir un deuxième enfant, sa femme ne pouvant plus en porter,un riche taïwanais a fait venir d’Ouzbékistan une Ouzbèke qui a accepté, contre 30 000 dollars US et un défraiement de 1 000 dollars mensuels durant le temps de la grossesse, de porter l’embryon conçu in vitro à partir des cellules somatiques du couple payeur.

Toute l’histoire serait demeurée secrète si le Taïwanais fortuné n’avait demandé une autre Ouzbèke de porter pour son couple un nouvel enfant et s’il ne s’était avéré, une fois rendue à Taiwan, que cette nouvelle mère porteuse était séropositive au HIV. Les cas de sida devant être signalés à la police, l’affaire s’est retrouvée sur la place publique.

Certes, l'opinion publique taïwanaise est globalement opposée à la pratique de la gestation pour autrui, notamment certains milieux féministes qui voient là une pratique instrumentalisant la femme. Mais un lobby médical se montre favorable à la légalisation des mères porteuses.

Face aux pressions de ce lobby médical, des médecins catholiques appellent à la retenue. En Asie, la pratique se répand en Chine populaire, tandis que l’Inde est en passe de devenir une destination bon marché pour les couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfant. Le coût de la procédure y serait trois à cinq fois moins élevé qu’en Europe ou aux Etats-Unis.

Le situation est telle qu'en août 2009, le gouvernement taïwanais a demandé à une société basée en Thaïlande de cesser de faire de la publicité, sur son site Internet en chinois, en direction des couples taïwanais en recherche de mères porteuses. (source : EDA)

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