Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 5 juillet 2010 (semaine 26)
 

-
2010-07-05 - Le Synode pour le Moyen Orient
LE PLUS GRAND VICARIAT DU MONDE

La juridiction du vicariat d’Arabie, la plus grande circonscription ecclésiastique du monde : plus de 3 millions de kilomètres carrés, 6 pays : Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Oman, Qatar et Yémen et 60 millions d’habitants.

Ces régions furent évangélisées dans les tout-premiers siècles, mais leur nombreux diocèses et communautés chrétiennes disparurent avec l'extension de l'Islam.

Le vicariat d’Arabie, dirigé depuis 2005 par Paul Hinder, un capucin suisse qui a succédé à son confrère italien Bernardo Gremoli, a largement dépassé les cent années d’existence car la création du siège d’Aden remonte à 1888.

Le siège actuel se trouve à Abou Dabi, moderne capitale des Émirats, et peut compter sur 61 prêtres et une centaine de religieuses appartenant à six congrégations différentes. En plus du service pastoral direct, l’Église gère huit écoles (pour un total de 16 000 élèves, dont 60% sont musulmans), des orphelinats et des maisons pour handicapés.

Le vicariat d’Arabie s’occupait jadis du service pastoral de quelques milliers d’étrangers travaillant dans la péninsule : personnel des ambassades et de quelques entreprises étrangères.

Avec l’arrivée des travailleurs étrangers, à partir des années 90, tout a changé. Il n’existe pas de chiffres officiels, mais les estimations du vicariat d’Abou Dabi, sur la base des indications fournies par les ambassades, donnent, rien que pour le territoire de l’Arabie Saoudite, un chiffre d’environ 1,4 million de Philippins, dont 85% sont catholiques. On ne connaît pas de manière précise le nombre d’Indiens. Mais il est probable que, dans le royaume saoudien, les catholiques soient à eux seuls près de 2 millions.

Dans les Émirats Arabes Unis (6 millions d'habitants) cinq millions sont en fait des travailleurs étrangers, dans leur grande majorité, de religion musulmane (environ 3,2 millions), mais les chrétiens seraient plus d’un million et demi, dont 580 000 catholiques.

Beaucoup d’entre eux sont de langue arabe et proviennent du Liban, de Syrie, de Jordanie, de Palestine et d’Irak car les catholiques qui sont de rite oriental se comptent par dizaines de milliers : maronites, melkites, arméniens, syriaques, syro-malabars, syro-malankars...

Les célébrations se déroulent en anglais et en arabe, mais également en malayalam, en konkani, en tagalog, en français, en italien, en allemand, en cinghalais et en tamil.

À Bahreïn, on compte 65 000 catholiques sur une population d’environ un million d’habitants. A Oman, il y a 120 000 catholiques sur 3,2 millions d’habitants. Au Qatar, où la première église catholique a été consacrée en 2008, les catholiques sont 110 000 sur 1,2 million d’habitants.

Il est difficile de donner des statistiques plus précises sur la globalité du phénomène. En fait, il y aurait dans les Émirats Arabes Unis quelque 750 000 travailleurs originaires de l’Inde, 250 000 provenant du Pakistan et 500 000 du Bangladesh. Les Iraniens, les Afghans, les Malaisiens, les Indonésiens, les Chinois et les Japonais totalisent ensemble un million d’immigrés.

Les Philippins seraient un demi-million. Ensemble, les Africains et les Sud-américains un million et demi d’immigrés. Même pour les Églises chrétiennes qui sont présentes sur place, il n’est pas facile de fournir des données plus fiables en raison de la grande mobilité de la population catholique (certains travailleurs ont des permis de très courte durée). De plus beaucoup de catholiques travaillent dans des zones très éloignées de la paroisse ou de la communauté chrétienne, ou encore ils vivent dans des camps de travail qui réduisent leur liberté de mouvement.

Le Synode pour les Églises du Moyen-Orient doit aborder ce problème missionnaire, bien plus essentiel que l'application du Motu Proprio des rites liturgiques en Occident.

Selon l'instrumentum laboris, il tiendra compte des conditions de vie de ces travailleurs étrangers, de la police religieuse (mutawwa), qui ne tolère pas les manifestations publiques de la foi, de l'absence de liberté religieuse, car il n’est pas rare que les chrétiens qui agissent pour maintenir vivante la foi des communautés chrétiennes soient arrêtés par la police sur la base d’accusations qui sont, la plupart du temps, fausses ou de mauvaise foi.

Par ailleurs les travailleurs étrangers qui se trouvent en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe ne cherchent pas à s’intégrer. Ils séjournent dans ces pays avec l’intention de retourner un jour chez eux ou d’émigrer une nouvelle fois, vers les USA, le Canada ou l’Australie.

D’autre part une loi prévoit que le permis de séjour accordé aux travailleurs âgés de plus de 60 ans ne doit pas être renouvelé. La conséquence, c’est que l’Église d’Arabie ne possède pas de noyau stable. Aujourd’hui, elle est constituée de fidèles, en très grande majorité jeunes, qui, dans l’hypothèse la plus favorable, restent dans le pays cinq, dix ou au maximum vingt ans.

Par ailleurs il existe de graves situations de déséquilibre social. On trouve chez les chrétiens un très petit nombre de riches et une grande masse de pauvres, qui ne bénéficient d’aucune sécurité sociale.

Et il y a aussi la traite des femmes, celles-ci provenant notamment des Philippines et d’Europe orientale et étant destinées à la prostitution. Beaucoup de celles qui viennent ont été attirées par la promesse mensongère d’obtenir un travail et elles se retrouvent réduites en esclavage. Celles qui s’enfuient trouvent souvent refuge auprès des organisations caritatives de l’Église catholique, qui offrent un service d’assistance psychologique et juridique à celles qui souhaitent retourner dans leur pays.

L'ensemble des ces problèmes demande une étude plus approfondie que ces quelques lignes. Nous vous recommandons de vous reporter au dossier réuni par Sandro Magister sur le site web : Chiesa. (source : Chiesa)


Retour aux dépêches