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du 19 au 25 juillet 2010 (semaine 29)
 

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2010-07-25 - Chili
L'INDULGENCE DE L'ÉGLISE SOULÈVE UNE POLÉMIQUE

L´Église catholique chilienne qui vient de demander la grâce de certains militaires condamnés pour des exactions pendant la dictature, soulève une grave polémique, dans ce pays, victime de la dictature sanglante de Pinochet.

La gauche condamne, la droite applaudi
t, car plus de 36 ans après le coup d´État du 11 septembre 1973 au Chili, les blessures restent toujours ouvertes.

La proposition de l´Église catholiques appelant à la clémence pour certains militaires coupables de violations des droits de l´homme sous la dictature, entre 1973 et 1990, remise au président Sebastian Piñera suscite ainsi des controverses.

Depuis le départ de Pinochet en 1990, l´Église catholique du Chili multiplie les appels à la réconciliation nationale. Certains responsables catholiques avaient d´abord considéré comme une « délivrance divine » le coup d´État militaire de Pinochet 1973, avant de prendre une certaine distance avec le régime qui a causé la mort de plus de 3
.000 opposants. Et fait de nombreux "disparus".

Dans un pays où 72% de la population se dit catholique, la dernière proposition des évêques ne fait pas consensus. L´appel à la clémence suscite une vive opposition de la gauche, notamment le parti d´opposition de centre gauche, qui a beaucoup souffert de la répression après le coup d´État de Pinochet, et des familles de victimes, qui ont manifesté leur colère. Pour eux, il ne peut y avoir de paix sans justice, d´autant plus que la justice au Chili a été longue et difficile à obtenir.
La droite a plutôt bien accueilli la proposition.

Avec l´Argentine, et d´autres pays latinos américains, victimes des pires exactions sous les dictatures durant la seconde moitié du XXe siècle, l´Amérique latine fait face à son passé et juge ses tortionnaires.

La sympathie de la hiérarchie de l´Eglise catholique à l´égard du régime de Pinochet fait encore et toujours tâche au Chili. Personne, dans ce pays, n´oublie pas que le principal artisan de cette « collaboration » fut le cardinal Sodano, l´ex Secrétaire d´État du Saint- Siège et nonce apostolique au Chili durant onze années
, de 1977 à 1988.

Ce prélat italien d´influence n´a jamais caché son amitié pour le général Pinochet. Une « blessure ouverte » encore aujourd´hui pour nombre de chiliens mais aussi d´hommes et de femmes
, chrétiens ou pas, mais défenseurs des droits de l´homme.

Le cardinal Angelo Sodano n´abandonnera du reste jamais « le général » vieillissant. En 1999, lorsque l´ex-dictateur fut arrêté à Londres et bloqué pendant plusieurs mois en raison d´un bras de fer entre les pays européens (qui voulaient le juger pour ses crimes) et la Grande-Bretagne qui refusait de l´extrader pour des « raisons de santé », le cardinal Sodano ne manqua pas, une fois de plus, d´apporter son soutien au dictateur chilien, « faisant des voeux » afin que prenne fin au plus vite « l´odyssée » d´un « pauvre vieil homme (sic) ». (source :
Apic)

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