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du 19 au 25 juillet 2010 (semaine 29)
 

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2010-07-25 -
LA PAUVRETÉ EST UN DÉFI COMMUN


"La pauvreté est un défi que l'Union Européenne et les Eglises doivent relever ensemble." a lancé le président de la COMECE aux dirigeants des institutions européennes lors de la 6ème rencontre annuelle des représentants religieux.

Cette rencontre qui s'est tenue le 19 juillet était présidée par José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et co-présidée par Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen et Jerzy Buzek, Président du Parlement européen. Elle était consacrée à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Une vingtaine de dignitaires religieux chrétiens, musulmans et juifs, ainsi que des communautés sikh et hindoue, issus de 14 Etats Membres se sont réunis pour échanger sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dans le contexte de la gouvernance européenne.

Mgr van Luyn a mis en garde contre une forme de lutte contre la pauvreté qui se limiterait à des mesures techniques et administratives: "Cela risque de ne pas être très productif : cela reviendrait à ne considérer les pauvres que comme des ‘objets d'assistance '. Il est au contraire nécessaire de les aider à devenir les ‘sujets' de cette lutte commune de la société contre la pauvreté et l'exclusion."

Concernant les efforts de l'UE pour surmonter la crise économique, il a ajouté : "les plus pauvres et les plus faibles de notre société ne doivent pas devenir les nouvelles victimes de cette crise, mais nous ne devons pas non plus imposer unilatéralement le fardeau de la réparation de nos propres erreurs aux générations à venir."

Cette responsabilité de l'UE devrait aussi se tourner vers les plus pauvres dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, ainsi que vers les migrants : "Nous ne pouvons pas nous soustraire à un engagement global pour atteindre les objectifs en matière de réduction de la pauvreté inclus dans les Objectifs du Millénaire pour le développement" a-t-il conclu.

Les Présidents Barroso, Van Rompuy et Buzek ont tous salué la contribution des Eglises dans la lutte contre la pauvreté, notamment de part leur rôle de prestataires de services sociaux dans les États membres de l'UE.

Cette rencontre annuelle se tenait pour la première fois dans le cadre du nouveau Traité de Lisbonne, qui prévoit dans son article 17 que l'UE maintient un "Dialogue ouvert, transparent et régulier » avec les Eglises et communautés de conviction.
Les trois Présidents ont annoncé leur intention de renforcer dans les tous prochains mois la mise en application de ce dialogue à un niveau de travail pratique.

En fait la rencontre a des allures protocolaires avec ses discours mais demeure tout à fait unique en son genre. Elle laisse même un goût de trop peu dans les rangs catholiques, où l’on redoute que la rencontre ne prenne un tour trop « folklorique ».

La brièveté des interventions successives n’est pas seule en cause. L’Église catholique accepte volontiers l’œcuménisme de la réunion, mêlant catholiques, réformés, orthodoxes et anglicans. Tout comme le fait d’associer les trois grandes religions monothéistes. Mais l’élargissement de la rencontre, pour la première fois cette année, à un représentant de la communauté hindoue et à un autre de la communauté sikhe pose la question du poids respectif de ces confessions en Europe et surtout de leur éventuelle participation à la vie du continent européen

Bien que la tradition d’un dialogue Europe-Églises remonte aux années 1990, l’identité des participants à convier reste un vrai casse-tête.

D'autant qu'il convient dans le même temps de ménager les organisations laïques. Une réunion similaire à celle du 19 juillet est envisagée le 15 octobre avec les grands maîtres de loges maçonniques et des représentants d’associations de libres-penseurs, toujours sur le thème de la lutte contre la pauvreté.

L’obligation pour l’UE de « (maintenir) un dialogue ouvert, transparent et régulier » est cependant d’abord considéré comme un atout par les Églises elles-mêmes. Si le traité permet aussi aux Églises de ne pas être confondues avec des lobbys, il reste à définir concrètement ce qu’implique ce « dialogue ouvert, transparent et régulier ». (source : COMECE)


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