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2010-07-31 - Soudan
LA LENTEUR DE L'APPLICATION DES ACCORDS DE PAIX
La Conférence des évêques catholiques du Soudan est « profondément préoccupée » par le peu de progrès réalisés dans la perspective du futur référendum constitutionnel sur l´autodétermination du peuple du Sud-Soudan.
Dans un « message d´espoir et d´appel à l´action », publié le 26 juillet, à l´issue dune assemblée plénière extraordinaire, la Conférence épiscpale, la CECB, relève que "le temps qui reste avant l´échéance du 9 Janvier 2011, fixée pour le référendum, est « douloureusement court et insuffisant."
"Il est à craindre que les signataires de l´APC (Accord de paix global) n´aient pas pour priorité leur application », déplore la déclaration, tout en notant un manque de « transparence » et de volonté des signataires.
Les évêques soudanais soulignent que la signature de l´APC en 2005 a suscité un immense espoir pour les Soudanais et la communauté internationale. Selon eux, cet accord permet de s´attaquer « aux causes profondes » du conflit au Soudan, qui sont d´ordre culturel et administratif. "Le Soudan est un pays multiculturel, plurilingue, multiethnique et pluri religieux, mais en pratique, une entité domine encore et s´impose sur les autres d´une manière oppressive, à tous les niveaux. L´Etat est très centralisé, avec un système de gouvernance qui marginalise ceux de la périphérie."
Pour les évêques soudanais, de nombreux points de l´APC n´ont pas été réalisés ou sont en retard d´exécution. La Commission sur le référendum du Sud-Soudan « a commencé à peine » ses travaux. La délimitation des frontières entre le nord et le sud n´est pas terminée. La mise en place des comités référendaires dans les hauts Etats n´est pas terminée. La constitution des sous-comités dans les comtés et centres de référendum n´est également pas achevée. Les conditions d´admissibilité des électeurs ne sont toujours pas encore clarifiées. Les inscriptions sur les listes électorales n´ont « même pas encore commencé ». La campagne d´information et d´éducation des électeurs vient à peine de commencer.
Rappelant que pour l´Eglise catholique le rôle d´un Etat et de ses institutions est de protéger la vie et la dignité humaines, et de promouvoir le bien commun, la CECB est heureuse de constater que les deux signataires de l´APC, le gouvernement soudanais et l´Armée de libération du Sud-Soudan (SPLA), ont créé des mécanismes de négociations.
A cela s´ajoutent des arrangements post-référendaires, qui sont cruciaux pour un avenir pacifique, entre le nord et le sud soudan, quel que soit le résultat du référendum de janvier 2011. Elle s´est toutefois déclarée « préoccupée » par la mise en place tardive de ces structures, qui doivent comprendre l´Eglise, la société civile et d´autres acteurs. (source : Apic)
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