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du 26 au 31 juillet 2010 (semaine 30)
 

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2010-07-31 - Inde
ILS SONT EMPÊCHÉS DE CONSTRUIRE LEUR ÉGLISE

Les catholiques du Nagaland, un Etat du Nord-Est de l’Inde, ont fermé toutes leurs écoles le vendredi 23 juillet en signe de protestation contre la destruction, attribuée aux chrétiens baptistes, d’une église à Anatongre, dans le district de Kiphire.

Ils ont également appelé les autorités et le ministre-président de l’Etat du Nagaland à assurer aux catholiques « la liberté de religion », comme le leur garantit la Constitution indienne.

Quant à la fermeture des écoles, elle a pour but de montrer "la déception de la communauté catholique et son espoir que de semblables événements ne se produiront plus à l’avenir."

Le Nagaland est un Etat « tribal » (aborigène) dont l’accès est strictement réglementé en raison des tensions interethniques et des revendications indépendantistes omniprésentes (Restricted / Protected Area) qui l’agitent. Il est le seul Etat de l’Inde à compter près de 90 % de chrétiens, une particularité due à la conversion massive au christianisme baptiste au siècle dernier, des ethnies naga (2), qui constituent la presque totalité de la population.

"En tant que chrétiens, nous ne voulons pas agir dans la précipitation, mais rester patient et prendre les bonnes décisions avec calme", a déclaré le P. Carolus Neisalhou, vicaire général du diocèse catholique de Kohima, sous la juridiction duquel se trouve l’Etat du Nagaland.

Les affrontements interconfessionnels dans le village d’Anatongre ont commencé en 1973, lorsque la minorité catholique s’est heurtée à la résistance de nombreux habitants du village qui leur refusaient la construction d’une église catholique. En 2001, le conseil de village décidait que, "pour maintenir l’unité" de la communauté, il ne fallait qu’un seul lieu de culte au village, l’église baptiste.

Des années plus tard, en avril 2010, les autorités du village écrivaient au prêtre de la paroisse voisine de Saint-Peter pour lui dire leur opposition à la construction de l’église catholique au motif que la majorité des habitants avaient déjà signifié leur volonté de n’avoir "qu’une seule église dans le village."

A son tour, le prêtre envoyait à la police locale une lettre écrite en commun avec 21 catholiques de la communauté, dans laquelle ils réaffirmaient leur droit à faire construire leur propre lieu de culte. Les catholiques, qui avaient élevé les structures en bois de leur église, s’apprêtaient à y commencer les offices, lorsque des groupes de villageois, venus en force, sont venus détruire l’édifice.

La destruction de l’église d’Anatongre a provoqué la réaction indignée de la communauté catholique et une manifestation de soutien a été organisée par l’Association catholique du Nagaland. (source : EDA)


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