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du 8 au 15 août 2010 (semaine 32)
 

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2010-08-15 - Chili
LA LOI SUR LA MARIAGE DIVISE LA SOCIÉTÉ


Au Chili, pays latino-américain majoritairement catholique (70%), un projet de loi en faveur du mariage homosexuel divise la société, provoquant un vif débat après les critiques des Eglises catholique et évangélique.

Quelques jours après l´entrée en vigueur du mariage homosexuel en Argentine - premier pays d´Amérique latine à l´autoriser, c´est au Chili, pays voisin, que le débat rebondit.. Un sénateur propose de modifier le Code Civil qui définit le mariage comme "un contrat solennel entre une femme et un homme", remplaçant "une femme et un homme" par "deux personnes" et retirant la mention faite à la procréation parmi les engagements des époux.

Le sénateur Rossi a expliqué avoir avancé la présentation du projet de loi à la suite des propos de l´archevêque de Santiago, Mgr Francisco Errázuriz. Samedi 31 juillet, au lendemain des premiers mariages homosexuels célébrés en Argentine, Mgr Errázuriz avait considéré ces unions comme "une aberration". "Il se peut que deux personnes, deux hommes ou deux femmes, veuillent vivre ensemble et partager leur vie, mais appeler ceci mariage est une aberration dans laquelle tombent certains pays. Je regrette que l´Argentine y soit tombée", avait affirmé l´archevêque.

Ses propos ont suscité l´indignation du Mouvement d´Intégration et de Libération Homosexuel, le MOVILH qui entend défendre les droits des minorités sexuelles au Chili. Pour le président du MOVILH, Rolando Jiménez, les propos du cardinal "démontrent clairement la permanente et systématique homophobie de la Haute Hiérarchie de l´Eglise catholique, qui violente les droits de l´homme, des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels d´une façon sanguinaire et crue, indigne du christianisme qu´elle dit promouvoir".

Quelques jours auparavant, un autre cardinal chilien, Mgr Jorge Medina, évêque de Valparaiso, avait distingué la "tendance" homosexuelle de la pratique homosexuelle, le cardinal avait invité les homosexuels à "corriger" cette tendance grâce à une cure, les comparant aux alcooliques.

L´Eglise évangélique s´est également prononcée contre le projet de loi, à travers la voix de son président, Emiliano Soto, pour qui "une des lignes d´action du mariage, du point de vue biblique, est justement de procréer".

Dans la classe politique chilienne, les réactions marquent aussi une profonde division. Et compte tenu des hésitations de plusieurs partis de l´opposition, le projet, rejeté par le gouvernement, a peu de chances d´aboutir. L´initiative du sénateur PS a reçu des critiques dans son propre camp. Et la Démocratie Chrétienne a, quant à elle, exprimé son désaccord avec l´idée de mariage, tel qu'il devait être modifié, appelant plutôt à "régulariser les unions homosexuelles de droit, sans que cela affecte le statut du mariage en tant qu´union entre un homme et une femme".

Dès la mi-juillet, au moment de son adoption en Argentine, le mariage homosexuel avait fait irruption dans le débat chilien. Notamment après l´annonce du mariage de deux Chiliens résidents à Mendoza, en Argentine, parmi les premières célébrations permises par la nouvelle loi. (source : Apic)

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