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du 16 au 21 août 2010 (semaine 33)
 

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2010-08-21 - Japon
ILS DEMANDENT UNE COMMISSION DE RÉCONCILIATION


Des conseils d´Eglises sud-coréen et japonais ont marqué le centenaire de l´annexion de la Corée par le Japon, en 1910, demandant la mise en place d´une commission "vérité et réconciliation" pour étudier la période coloniale japonaise.

Un communiqué a été publié conjointement par le Conseil national des Eglises de Corée et le Conseil chrétien national du Japon, exhortant leurs Parlements nationaux respectifs à affirmer l´illégitimité du traité de 1910. Ils ont par ailleurs appelé le gouvernement japonais à proposer des dédommagements pour les souffrances causées individuellement aux victimes du régime colonial japonais et à mettre en place une "commission de vérité et de réconciliation" concernant les péchés du Japon pendant la période coloniale".

Ils affirment souhaiter que le gouvernement japonais "garantisse aux Coréens vivant au Japon leur droit de séjour permanent dans ce pays, ainsi que des garanties juridiques en tant qu´ethnie minoritaire."

Sous le régime colonial - qui a duré du 22 août 1910 jusqu´à la fin de la seconde guerre mondiale, le 15 août 1945 - le Japon a fait venir sur l´archipel de nombreux travailleurs coréens. Beaucoup de Coréens affirment qu´il s´agissait de travail forcé visant à soutenir l´effort de guerre japonais. Parmi cette main-d´oeuvre se trouvaient des "femmes de réconfort", qui étaient en fait, pour beaucoup d´entre elles, des esclaves sexuelles au service des militaires japonais.

Le 10 août, le Premier ministre japonais Naoto Kan a exprimé son "profond remords" et a présenté ses "sincères excuses" pour la colonisation de la Corée par son pays.

"Je pense que les déclarations du Premier ministre Naoto Kan ont permis de faire un grand pas en avant pour surmonter le passé malheureux qu´ont en commun la Corée et le Japon; cela pourrait être un élément fondamental d´une nouvelle relation", a déclaré le pasteur Kwon Oh-sung, secrétaire général du conseil d´Eglises sud-coréen. "Cependant, il est nécessaire de montrer une détermination plus grande, à laquelle devront succéder des actions concrètes."

Selon le pasteur Isamu Koshiishi, président du Conseil chrétien du Japon, les propos du Premier ministre Kan ne laissaient pas entendre que "le Traité d´annexion de la Corée de 1910 avait été signé sous la contrainte".

Dans leur communiqué, les deux conseils d´Eglises ont également appelé le Japon à reprendre le dialogue avec la Corée du Nord et à conclure un traité sur les relations fondamentales entre les deux pays. "Le gouvernement sud-coréen doit faire tout son possible afin d´en finir avec la division de la péninsule coréenne, qui résulte de la colonisation japonaise, et oeuvrer pour la paix et la réunification".

Par un accord annexé à un traité signé en 1965 entre le Japon et la Corée du Sud, la dictature militaire du président Park Chung-hee sous laquelle vivait alors la Corée du Sud avait renoncé à exiger des réparations de guerre de la part du Japon, préférant favoriser l´aide économique.

En Corée du Sud et au Japon, de nombreux militants - parmi lesquels des chrétiens qui militaient en faveur de la démocratisation de la Corée du Sud et de la réconciliation entre les deux pays - s´étaient vigoureusement opposés au traité de 1965.
(source : ENI et Apic)

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