Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 16 au 21 août 2010 (semaine 33)
 

-
2010-08-21
LES LÉGIONNAIRES DU CHRIST DEVANT LEUR AVENIR


Les supérieurs des Légionnaires du Christ font bon visage à l'arrivée du délégué pontifical chargé de reconstruire leur congrégation de fond en comble, arrivée prévue début septembre. Mais ils savent qu’ils ont perdu toute autorité propre.

Le décret du Vatican qui fixe les pouvoirs du délégué indique en effet qu’ils pourront être révoqués d’un moment à l'autre, "ad nutum Sanctæ Sedis", "à la décision du Saint-Siège." En tout cas toutes leurs décisions ne seront désormais valables que si elles ont été approuvées par le délégué, à qui ils devront être soumis en tout.

Le délégué est l’archevêque Velasio De Paolis, à qui Benoît XVI a confié cette charge le 16 juin, mais la nomination n’a été rendue publique que le 9 juillet parce que, jusqu’à cette date, De Paolis était lui-même occupé à l’établissement des comptes 2009 du Vatican, en sa qualité de président de la préfecture des Affaires économiques du Saint-Siège.

La compétence administrative est en effet nécessaire pour s’occuper des Légionnaires du Christ. Mais De Paolis en possède d’autres qui ne sont pas moins importantes pour la mission qui lui a été confiée : en droit canonique et en droit civil, en théologie dogmatique et morale, matières qu’il a enseignées aux universités pontificales Grégorienne et Urbanienne. Ce n’est pas tout.

Mgr De Paolis est aussi un religieux de la congrégation des Missionnaires de saint Charles Borromée, dite des "scalabriniens" d’après le nom de leur fondateur, et il en a été le procureur général. Il a donc également l’expérience directe de ce qu’est un Ordre religieux et de la manière de le gouverner.

Par la lettre de nomination du 16 juin, Benoît XVI l'a chargé de gouverner la Légion en son nom "pendant le temps qui sera nécessaire" pour la reconstruire entièrement, avec une nouvelle constitution et un chapitre général extraordinaire qui en marquera le nouveau début. Mais un décret ultérieur, publié le 9 juillet par la Secrétairerie d’État du Vatican en a fixé les pouvoirs d'une manière plus précise.

Ces pouvoirs sont très vastes, pratiquement illimités. Le délégué a autorité directe sur tous les supérieurs de la Légion aux différents niveaux, général, provincial, local, sur toutes les communautés et sur chaque religieux.

Il peut exercer son autorité même de sa propre initiative et en dérogation aux constitutions de l’ordre. Il prend toute décision dans tous les domaines. C’est à lui qu’incombent les admissions au noviciat, à la profession religieuse et au sacerdoce, l'embauche, le transfert et le licenciement des employés, les orientations des universités, des séminaires et des écoles.

C’est le délégué qui prend les décisions en matière d’administration extraordinaire ou d’aliénation de biens.

En somme le délégué "a le pouvoir d’intervenir partout où il le juge opportun, y compris en ce qui concerne le gouvernement interne de l’institution, à tous les niveaux".

Il est évident qu’avec un délégué doté de tels pouvoirs, il n’y a plus d’avenir pour le "système" qui concentrait le contrôle de la Légion dans les mains des deux principaux héritiers du fondateur Marcial Maciel, les P. Álvaro Corcuera et Luís Garza Medina, le second plus encore que le premier.

La fin de ce "système" amène aussi la fin de cette entité distincte en termes de patrimoine et de gestion, dépendant totalement et exclusivement du père Garza, qu’est le Grupo Integer.

Mgr De Paolis disposera de quatre assistants personnels extérieurs à la Légion auxquels il confiera des missions spécifiques. L’un d’eux s’occupera des biens et de l'administration.

Par ailleurs, le délégué assurera la coordination d’une visite apostolique supplémentaire au mouvement Regnum Christi, la branche laïque de la congrégation.

Un passage clé du décret de la Secrétairerie d’État est celui qui stipule que "tous peuvent librement s’adresser au délégué et traiter personnellement avec lui". C’est ce qui a commencé à se faire dès que l'archevêque De Paolis a pris ses fonctions. Il lui faut repérer d’urgence, au sein de la congrégation, les hommes et les groupes les plus valables, afin de s’appuyer sur eux pour la rénovation de la Légion.

Car s'il faut briser le bloc de pouvoir qui a dirigé la Légion jusqu’à maintenant, il faut que la rénovation commence le plus rapidement possible, en comptant, comme l’a écrit le Pape, sur le "zèle sincère et la vie religieuse fervente" de beaucoup de membres de la Légion. (source : Chiesa)


Retour aux dépêches