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du 22 au 25 août 2010 (semaine 34)
 

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2010-08-25 - Brésil
CONSTRUIRE UNE ÉGLISE GRÂCE AU MARKETING

Le sanctuaire de Santa Terezinha, à Taboao da Serra, situé dans la périphérie de Sao Paulo, est sans aucun doute l´exemple le plus abouti des techniques marketing prônées par l´«Institut Brésilien de Marketing Catholique» l´IBMC.

Initié en 2007 par Mgr Aguinaldo Carvalho, vicaire général du diocèse de Campo Limpo, le projet consistait en effet à édifier une église d´une capacité de 800 personnes, moderne et confortable, en lieu et place de la chapelle passablement délabrée construite un demi-siècle plus tôt. Avec un défi de taille: pas un sou en poche et un coût prévisionnel estimé à quelque 3 millions de reais (1,3 million d´euros).

Première étape, la création d´un film d´animation en 3D permettant de visualiser ce que sera le sanctuaire. «Le seul fait de visualiser le projet a provoqué un vif intérêt chez les fidèles, explique Mgr Aguinaldo, recteur du sanctuaire. Dès lors, je n´ai eu de cesse de faire de mon rêve un projet partagé par le plus grand nombre».

Sur les conseils de l´IBMC, le prélat se lance ensuite dans la récolte de fonds. «Cela a bien entendu été un travail difficile et permanent, car il a fallu convaincre les paroissiens que l´organisation de fêtes patronales ne suffiraient pas, loin s´en faut, à financer le projet. Cela a demandé un travail important pour faire évoluer les mentalités !» D´autant qu´évoquer la somme requise pouvait refroidir les ardeurs des donateurs potentiels.

Mgr Aguinaldo a estimé que pour récolter les 3 millions d´euros, il lui fallait demander 700 reais à chacun de ses paroissiens. Soit près d´1,5 salaire minimum. Autant dire une fortune. «Nous avons alors imaginé, avec l´IBMC, la campagne ‘acheter un m2 de votre futur sanctuaire´. Le principe ? Chaque donateur peut se rendre propriétaire d´une partie du futur sanctuaire et diviser le paiement en 10 voire 20 échéances».

A charge pour le prélat d´aller négocier avec les banques la mise à disposition anticipée des liquidités. Pour honorer les «bienfaiteurs associés», Mgr Aguinaldo dispose en outre d´une double motivation: «Une bénédiction venue directement du Vatican et le nom du donateur gravé sur une plaque de marbre à l´intérieur de l´édifice».

Résultat, la somme a été récoltée en moins d´un an. «Et ce sont essentiellement les fidèles les plus modestes qui ont le plus participé !» Les travaux n´ont pas non plus empêchés le prélat de célébrer messes, mariages et communions. «Malgré la poussière et le bruit, les fidèles ont toujours été présents, se souvient-il. Voir les travaux avancer a même incité les ‘retardataires´ à contribuer financièrement à l´oeuvre.»

Les fidèles disposent aujourd´hui d´une église ultra moderne, doté de bancs confortables, de l´air conditionné, d´un son haut de gamme, d´un parking et même de toilettes high-tech.

Comble de fierté pour Mgr Aguinaldo, le sanctuaire a été classé parmi les édifices religieux dignes d´être visités par plusieurs guides touristiques nationaux et étrangers de référence. Des touristes accueillis avec plaisir dans le cadre de visites guidées... payantes.

Quant au sanctuaire en lui-même, il devrait encore s´étendre puisque la construction de locaux pour accueillir une crèche et différentes pastorales est en projet. Une extension pour laquelle Mgr Aguinaldo fera de nouveau appel à la générosité de ses «bienfaiteurs associés.» Dont certains font également partie des quelque 200 emplois créés pour la construction de l´édifice. (source :
Apic)

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