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du 22 au 25 août 2010 (semaine 34)
 

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2010-08-25 -
IL Y A 250 ANS, LE" PASSEUR DU DÉSERT"

Le grand rassemblement protestant organisé chaque année le premier dimanche de septembre sur les terrains du Musée du Désert, s'attachera cette année à l'histoire d'Antoine Court, qui, il y a 250 ans fut "le passeur du Désert".

Depuis 1911,se tient l’assemblée du Désert, réunissant 15.000 à 20.000 personnes qui viennent principalement des Cévennes et du Languedoc, mais très nombreux aussi de toute la France et de l’étranger.

L’esprit de l’Assemblée du Désert n’est pas uniquement la commémoration du passé, mais l’appropriation et la transmission des valeurs issues de ce passé, valeurs qui ont forgées l’identité huguenote.

Il y a 250 ans, mourait à Lausanne Antoine Court (1695-1760), le pasteur du Désert qui fut aussi le “passeur du Désert”, assurant le passage d’une nouvelle génération née dans la France “toute catholique”, sous le régime de révocation de l’édit de Nantes, et faisant communiquer le monde du Désert et celui de l’Europe protestante des Lumières.

Jeune prédicant, il prit conscience dès 1715 de l’impasse des violences camisardes et des désordres prophétiques, et entreprit un programme audacieux de refondation des Eglises détruites. Sa stratégie était celle d’une résistance non-violente, dans l’ordre : maintenir coûte que coûte les assemblées, illégales donc pourchassées par les autorités, suspectes aux notables et aux pasteurs du Refuge.

Il voulait simultanément déclarer la rupture avec les pratiques de crise des protestants des provinces méridionales, et dans le même temps; désenclaver les noyaux résistants en les reliant à la tradition doctrinale et disciplinaire des Eglises réformées, en même temps qu’aux pays du Refuge.

Réfugié lui-même en Suisse à partir de 1729, et jusqu’à sa mort, il a été à distance l’organisateur du Séminaire de Lausanne pour la formation des nouveaux pasteurs et le coordonnateur des Eglises réformées renaissantes. Au coeur d’un réseau protestant international, Court a été tout au long de quatre décennies le soutien des “Eglises sous la Croix”, la mémoire des persécutés, le porte parole du Désert, réinterprétant le thème de la liberté de conscience porté par les camisards, et celui de tolérance, dans le langage neuf des Lumières. (source : Musée du désert)


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