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du 30 août au 1er septembre 2010 (semaine 35)
 

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2010-09-01 - Brésil
L'ÉGLISE ET LE TOURISME RELIGIEUX

Avec 15 millions de personnes qui se déplacent chaque année dans le pays pour des motifs religieux, l´Eglise catholique au Brésil entend gérer son formidable patrimoine touristique religieux, avant qu'il soit «récupéré» par des" Tour Opérators".

L´Eglise brésilienne a en effet décidé de s´appuyer sur son patrimoine religieux et la ferveur de ses 125 millions de fidèles pour devenir une destination majeure du tourisme religieux. «De tout temps, les lieux saints ont engendré des déplacements et on peut même dire que le tourisme est étroitement lié à la religion, explique Antonio Kater Filho, fondateur et directeur, depuis 1998, de l´Institut Brésilien de Marketing Catholique (IBMC), dont nous avons déjà parlé et qui est un cabinet de ‘conseil en marketing aux différentes structures de l´Eglise catholique´.

Les pèlerinages sont en effet à l´origine du tourisme religieux. Reste à envisager les activités de service dont les contours ne sont cependant pas simples à définir.

Sous l'impulsion de Mgr Murilo Krieger, archevêque de Florianopolis et coordinateur de la Pastorale du Tourisme au sein de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), une analyse étudie la nature même de ce "tourisme". "Le tourisme religieux est une activité développée par des personnes qui se déplacent pour des motifs religieux ou pour participer à des évènements ayant un sens religieux et dont la motivation fondamentale est la foi".

Cette approche, volontairement large, va de la visite de sanctuaires de pèlerinages jusqu´à la participation à des évènements et célébrations à caractères religieux, en passant par des spectacles ou des congrès à caractère religieux, des retraites dans les monastères voire même des croisières. Autant de «possibilités» pour l´Eglise catholique de s´ouvrir au monde.

" Chaque année, des millions de personnes se rendent dans des sanctuaires, des églises et des lieux sacrés, pour une expérience de foi, par curiosité ou pour des raisons culturelles. Si l´Eglise profite de ces opportunités, elle pourra atteindre des personnes qu´elles n´auraient pas l´occasion d´approcher en d´autres circonstances."

" Pourquoi le tourisme serait une préoccupation exclusive des hommes d´affaires
", déclare Mgr Murilo Krieger." La mission de l´Eglise consiste justement à donner un visage humain au tourisme, dont le coeur demeure la personne". D´où la nécessité de s´organiser au sein de l´Eglise brésilienne. Et de tenter de définir un cadre professionnel et éthique au tourisme religieux.

" Le tourisme religieux est profondément différent du tourisme culturel, car le professionnel du tourisme n´a pas sa place pour parler, guider, organiser le temps du croyant s´il n´est pas respectueux de la foi et s´il n´agit pas en symbiose avec les institutions religieuses."

" Le risque de voir le tourisme religieux «récupéré» par des Tour Opérators généralistes en quête de «nouvelles nichesses existe, admet Claudemir de Carvalho, responsable de «CNS Peregrinaçoes-Viagens Religiosas» («CNS Pèlerinages-Voyages Religieux»), l´une des premières agences de tourisme religieux du Brésil,à Sao Paulo et dont le slogan est «Evangéliser par le tourisme».

C´est pour cette raison qu´il est important et urgent que la CNBB parvienne à établir une charte qui permette aux professionnels d´évoluer dans un cadre éthique précis et identifiable par les clients.

D´après l´Organisation mondiale du tourisme (OMT), en 2007, les déplacements, l´hébergement et les activités liés à ce secteur de l´industrie touristique
concernent 880 millions de voyageurs pour 750 milliards de chiffre d´affaires. Et tourisme religieux et culturel est en pleine croissance. Exemples: le Vatican a vu le nombre de ses visiteurs doubler au cours des dix dernières années pour atteindre 4,2 millions de personnes en 2006 ; et Notre-Dame de Paris 13 millions de visiteurs.

Il en devient de même au Brésil : 2 millions de personnes pour honorer Notre-Dame de Nazareth convergent vers la ville de Belém, pour fêter le Cirio de Nossa Senhora de Nazaré, le Cierge de Notre-Dame de Nazareth
, durant plus de deux semaines,et le deuxième dimanche du mois, avec la procession du Cirio, au cours de laquelle près de 2 millions de personnes expriment leur foi chrétienne avec une ferveur et une dévotion poignantes.

" Et au-delà de sa fonction évangélisatrice, le Cirio de Nazaré est un grand catalyseur de l´économie de l´Etat du Para, assure Regina Ventura, du Comité d´organisation de l´évènement. Il emploie chaque année près de 400 personnes. De quoi légitimement espérer cette année le titre de «patrimoine immatériel de l´humanité» auquel le Cirio de Nazaré postule. (source :
CNBB)

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