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du 30 août au 1er septembre 2010 (semaine 35)
 

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2010-09-01 -
NOUS NE PARTICIPONS PAS À UN MATCH POLITIQUE


Au lendemain des nombreuses prises de position concernant le rapatriement accéléré des citoyens roumains, le Roms", et les projets du gouvernement français à leur endroit, le cardinal André Vingt-Trois et Brice Hortefeux se sont rencontrés.

Ils ont tenu une réunion d'environ trois quart d'heure. A l'invitation de M. Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur, le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France, s'est rendu place Beauvau, mardi 31 août 2010, accompagné du Secrétaire général, Mgr Bernard Podvin.

Cette rencontre intervenait après les déclarations de plusieurs évêques français, et l'appel du pape Benoît XVI à « savoir accueillir les légitimes diversités humaines ».

Le Ministre a d'abord indiqué le sens et les modalités de l'action menée par le gouvernement, c'est-à-dire « conformément à la loi et conformément aux réglementations européennes ». Il a notamment précisé que les décisions d'expulsion étaient prises après examen de situations individuelles et rappelé que dans 4 cas sur 5, elles se font sur une base « volontaire », avec une allocation de retour.

Le Ministre a ajouté que le séjour en France d'une famille qui occupe un terrain de façon légale et peut justifier de revenus ne présente pas de difficultés. Selon lui, sur les 128 camps démantelés à ce jour, un seul, à ses yeux, a posé problème, entraînant la destruction d'une caravane.

En préambule, le cardinal Vingt-Trois a rappelé que l'Eglise n'a pas pour intention d'attaquer le Président de la République ou le Ministre de l'Intérieur. Il a néanmoins souligné qu'elle est témoin de la situation de misère de ces populations et qu'elle ne peut y rester insensible, c'est pourquoi de nombreux chrétiens sont engagés dans l'aide directe à ces personnes.

Pour le cardinal, il ne s'agit pas de contester l'application des lois mais de s'assurer qu'elles sont appliquées de façon humaine, dans le respect des familles et des enfants.

Plus largement, la question des Roms pose celle de la solidarité en Europe, de l'utilisation des fonds européens destinés à leur intégration. Il est nécessaire de prendre conscience que la construction d'un espace solidaire en Europe a un coût et des conséquences sur la vie des différents pays.

Le cardinal a ensuite présenté au Ministre plusieurs exemples de situations difficiles à Orléans, à Lille et dans l'Essonne.

Au terme de cette rencontre et devant la presse, M. Brice Hortefeux et le cardinal André Vingt-Trois ont évoqué le dialogue régulier et normal entre l'Eglise catholique et les pouvoirs publics, dans le cadre de l'Instance Matignon notamment.

Le ministre a simplement déclaré : "Le dialogue entre nous est constant et régulier". Il est vrai que le Ministre de l'Intérieur est aussi, d'une certain manière, "ministre des cultes". Et ses services sont en contact avec toutes les instances de diverses confessions religieuses en France.

Pour sa part, le président de la Conférence épiscopale a tenu à calmer le jeu d'autant que certains évêques avaient fait des déclarations parfois mal situées ou mal exprimées. Ayant à ses côtés, sur le perron de ministère, Mr Hortefeux, le cardinal André Vingt-Trois déclara aux journalistes, avec son sourire habituel : "Nos interventions ne se situent pas dans le champ politique, nous n'avons pas l'intention d'attaquer le Président de la République, ni le ministre de l'Intérieur, ni n'importe quel ministre."

Ajoutant avec un visage plus grave : " Nos préoccupations viennent d'un certain nombre de cas dans plusieurs régions de France où des Roms vivent dans des situations de misère et de déchéance grave. Nous veillons à ne pas organiser de match politique mais à trouver des solutions justes pour les personnes concernées.

" Il faut aider ces personnes à sortir de leur situation. Il arrive que l'action politique touche à des domaines importants pour la vie humaine et alors nous donnons notre position". (source : CEF)


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